Le prix des péages va augmenter

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Emmanuel Duteil et , modifié à
IMBROGLIO - Les sociétés d’autoroute réclament une hausse des prix prévue par leur contrat de concession, l’Etat négocie sec.

Le bras de fer entre les sociétés d’autoroutes et le gouvernement se poursuit. L’objet des négociations reste toujours le même : la hausse des tarifs prévue par les contrats de concession mais que le gouvernement tente de limiter, estimant que le niveau de profits des gestionnaires d’autoroute est confortable. Les deux parties sont retournées à la table des négociations mais, malgré des discussions mardi jusqu’au petit matin, aucun accord n’a pour l’instant été trouvé.

Une certitude : les tarifs vont bien augmenter. Sur cette question, le suspense est très limité tant les contrats de concession sont ficelés. Ségolène Royal avait pourtant brouillé les cartes fin novembre en déclarant que la hausse prévue de 0,57% était "inadmissible". "On ne leur donnera pas cette autorisation. (…) Je pense que c’est une façon pour elles de faire un rapport de force mais, là, l’Etat, au nom des Français et du pouvoir d’achat des Français, va prendre ses responsabilités et leur rappeler leurs droits et devoirs", assurait alors la ministre de l’Environnement.

Et pourtant, la hausse des tarifs des péages aura bien lieu. Seule différence, elle interviendra probablement d’ici la fin de l’année, alors qu’elle était prévue pour le 1er février. Reste à trouver un moyen de la justifier politiquement, après les sorties de certains ministres.

Autoroute

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Une incertitude : l’ampleur de la hausse. Si la hausse des tarifs est inéluctable, reste à savoir quel sera son montant et c’est justement l’objet des négociations actuelles entre le gouvernement et les sociétés d’autoroute. Ces dernières peuvent invoquer les contrats de concession pour ne pas reculer.

Mais, en face, le gouvernement leur fait miroiter le gigantesque plan autoroutier : en échange d’un investissement dans les infrastructures à hauteur de 3 milliards d’euros, les sociétés d’autoroute bénéficieraient d’un allongement de la durée des concessions. En outre, ce plan présente un deuxième avantage : il permettrait la création et le maintien d'environ 10.000 emplois dans le secteur du BTP… secteur dominé par les maisons-mère des sociétés d’autoroute (Vinci et Eiffage notamment). Le gouvernement et les sociétés d’autoroute négocient donc les derniers détails de ce plan, qui doit être annoncé mercredi. A moins qu’aucune des parties n’accepte de trouver un compromis, ce qui déboucherait sur un blocage inédit. Et qui pourrait se régler devant un tribunal.

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