L'économiste Mathieu Plane estime que la France est "dans une phase de reprise molle" 1:37
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BONNE NOUVELLE - L'Insee prévoit 0,4% de croissance et un chômage sous les 10% au 1er semestre 2016. "C'est plutôt bien", pour Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.
INTERVIEW

"Ce qui est étonnant, c'est que ça ne soit pas reparti plus vite", a estimé Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), invité d'Europe 1 vendredi midi. Il réagissait au maintien par l'Insee de sa prévision de croissance à 0,4% en France au premier comme au deuxième trimestre 2016, en raison principalement d'un rebond de la consommation des ménages.

"Il ne faut pas s'enflammer." "Que ça reparte, c'était attendu", a expliqué l'économiste. "La question c'était plutôt la vitesse de diffusion de cette reprise, on en parlait déjà en 2015." Si la prévision de l'Insee se maintenait, la croissance serait de 1,6% en 2016. "On est dans une phase de reprise, mais qui reste une reprise molle", a commenté Mathieu Plane. "C'est plutôt bien mais il ne faut pas s'enflammer."

Baisse du chômage. Le seuil de 0,4% permet de créer des emplois, et donc de faire baisser le chômage : l'Insee prévoit un passage sous la barre des 10% au premier trimestre. "Mais il faut rappeler d'où on vient", a expliqué Mathieu Plane, rappelant que le taux de chômage d'avant crise était à 7%. "Aujourd'hui on est à 10%, donc même s'il y a une diminution de 0,3 ou 0,4 point de taux de chômage, ça va prendre beaucoup de temps."

Des facteurs positifs. Ce retour de la croissance est-il durable ? "C'est toujours le débat de savoir si on retrouvera un jour de la croissance comme on a pu la connaître avant", estime l'économiste de l'OFCE. "Il y a des cycles en économie. On a eu une période extrêmement difficile et au bout d'un moment, on peut penser qu'on aura un cercle vertueux emploi-investissement." Évoquant le prix du pétrole, la compétitivité de l'euro et la politique monétaire favorable, l'économiste s'est montré confiant : "C'est assez long, c'est assez poussif, mais ça va exister."