Pour le tourisme, "2017, c'est plus qu'une remontée"

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R.Da. , modifié à
La fréquentation touristique repart très nettement à la hausse en 2017, après deux années noires. Pour Frédéric Valletoux, président du Comité régional du tourisme pour Paris et l'Île-de-France, l'objectif des 100 millions de visiteurs en 2020 est désormais atteignable.
INTERVIEW

Les touristes sont de retour en France, après deux années difficiles en raison des attentats. La fréquentation devrait battre des records en 2017, notamment grâce au retour des touristes étrangers, en hausse de 5 % à 6 % par rapport à 2016, soit entre 88 et 89 millions de visiteurs pour cette année sur l'ensemble du territoire. "C'est un cru exceptionnel si on le rapporte à 2016, année la pire jamais connue dans le domaine du tourisme, avec un retournement de conjoncture dû aux attentats qui avaient totalement fait plonger le secteur", rappelle mercredi au micro d'Europe Bonjour Frédéric Valletoux, président du Comité régional du tourisme pour Paris et l'Île-de-France et maire de Fontainebleau. "2017, c'est plus qu'une remontée, c'est presqu'un dépassement de ce qu'a été 2014, la dernière année de la grande époque du tourisme."

Paris, "joyau de la couronne". Une embellie qui profite surtout à la capitale et à ses alentours, où le nombre de visiteurs étrangers en Île-de-France enregistre une hausse de 14% depuis le mois de janvier. "Paris et l'Île-de-France représentent à peu près la moitié de la fréquentation touristique. C'est pour ça que lorsque que Paris et la région Île-de-France se portent bien sur le plan touristique, c'est l'ensemble de la France qui va bien, parce que c'est la locomotive, le joyau de la couronne, la porte d'entrée vers le reste du pays", relève Frédéric Valletoux.

Des touristes soucieux des questions de sécurité. "L'objectif du gouvernement d'aller vers 100 millions de touristes d'ici 2020, est atteignable, s'il n'y a pas de retournement de conjoncture, et si 2017 annonce des années 2018 et 2019 également positives", souligne encore ce responsable. Un essor dont "tout le monde a profité", l'hôtellerie traditionnelle aussi bien que les particuliers via des plateformes comme Airbnb. "Ce qui est très intéressant, c'est le retour des touristes étrangers, notamment les Asiatiques, qui sont très sensibles aux questions de sécurité. Je pense en particulier aux Japonais, qui avaient déserté la capitale ces derniers mois, dans un contexte post-attentat, et qui sont revenus en masse", explique Frédéric Valletoux.

Dépenser plus. Pour autant, le tourisme francilien conserve un point faible : les étrangers qui viennent visiter la capitale y dépensent moins d'argent que dans d'autres grandes métropoles, et ce malgré l'industrie du luxe. "C'est un peu notre faiblesse. Quand on se compare à d'autres grandes capitales occidentales comme New York et Londres, on voit que le panier moyen est plus faible. C'est un peu l'une des caractéristiques du tourisme français depuis des années", reconnaît l'élu qui fixe un objectif aux acteurs du secteur : "Faire en sorte que les gens restent une peu plus longtemps, pour dépenser plus".