Pour le fondateur d'Airbnb, "la concurrence pousse les hôteliers à proposer autre chose"

Nathan Blecharczyk, 33 ans cofondateur et directeur des technologies chez Airbnb, a tenté mercredi de calmer les critiques.
Nathan Blecharczyk, 33 ans cofondateur et directeur des technologies chez Airbnb, a tenté mercredi de calmer les critiques. © Europe 1
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Invité mercredi sur Europe 1, Nathan Blecharczyk, 33 ans cofondateur et directeur des technologies chez Airbnb, assure que la concurrence avec les professionnels du tourisme n'est pas déloyale.
INTERVIEW

"Les clients trouvent une valeur ajoutée à nos propositions". Mercredi, sur Europe 1, Nathan Blecharczyk, le cofondateur et directeur des technologies chez Airbnb est revenu sur les critiques formulées par les professionnels du tourisme à l'encontre de son entreprise de location d'appartements chez l'habitant. Ces derniers voient en Airbnb une concurrence déloyale. Ils soutiennent que ce phénomène de location a une conséquence directe de baisse d'activité des hôtels. "Entre 2013 et 2016, l'hôtellerie, dans son ensemble, a enregistré une baisse de 40% de son chiffre d'affaires", expliquait lundi Philippe Villin, propriétaire de la chaîne d'hôtels Libertel et membre de l'Association pour un Hébergement et un Tourisme Professionnels. "La concurrence est une bonne chose. Elle pousse les hôteliers à se réformer, à proposer autre chose", assure le patron d'Airbnb. "C'est toujours mieux de pouvoir laisser le choix aux clients".

Le siège Europe en Irlande. Par ailleurs, le groupe américain a rappelé qu'il avait mis en place la collecte de taxes de séjour dans 39 villes françaises. "Nous payons toutes les taxes dues et tous les revenus reviennent à ceux qui louent leurs chambres", insiste Nathan Blecharczyk balayant aussi les critiques sur la localisation du siège européen du groupe en Irlande, un pays qui pratique des taux d'imposition sur les sociétés bien plus bas qu'en France. "On n'est pas différents de beaucoup d'autres entreprises sur ce plan là", tente-t-il de justifier. "On a quand même 350.000 foyers en France qui sont sur notre plateforme, cela amène du tourisme à votre pays".

"Un dialogue avec l'État". Pour calmer les critiques, Airbnb tente de jouer les bons élèves. En mars, la ville de Paris et la plateforme de location ont trouvé un accord pour limiter la location à 120 jours par an pour le loueur. Une façon de limiter le nombre d'appartements qui ne seraient dédiés qu'à la location, excluant ainsi la location pour les habitants à l'année. "C'est un modèle économique entièrement nouveau. La location à court terme remonte à des dizaines années donc il y a un décalage. La question est de savoir comment adapter la réglementation pour tenir compte de cette activité qui fait tourner l'économie", souligne-t-il. "La France a promulgué des politiques qui vont dans le bon sens. Il y a un dialogue avec l'État pour voir comment nous pouvons avancer."

De nouvelles "expériences". Depuis quelques jours, Airbnb propose à ses clients de proposer également leur service de guide dans la ville visitée moyennant une petite rémunération. "On propose tout ce qu'on peut aux voyageurs pour que les touristes aient l'impression de vivre dans la ville dans laquelle ils se rendent", détaille Nathan Blecharczyk.