PME/Aide à l'embauche : l'Insee constate une hausse des CDD longs

L'Insee a constaté une augmentation du nombre de CDD longs. (Photo d'illustration)
L'Insee a constaté une augmentation du nombre de CDD longs. (Photo d'illustration) © GUILLAUME SOUVANT / AFP
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avec AFP
L'institut précise que cette hausse ne peut pas être attribuée avec certitude au dispositif des aides à l'embauche pour les PME. 

Les embauches en CDD de longue durée ont augmenté dans les entreprises éligibles à l'aide à l'embauche pour les PME, constate l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans une première évaluation publiée jeudi, mais cette hausse ne peut être attribuée avec certitude au dispositif.

Une aide reconduite. Ce dispositif, lancé début 2016 et reconduit pour le premier semestre 2017, est une aide de 4.000 euros maximum versée sur deux ans aux entreprises privées de moins de 250 salariés qui embauchent en CDI ou en CDD de plus de six mois un salarié payé jusqu'à 1,3 fois le Smic. Au premier semestre, dans les entreprises concernées, près de 54% des CDD d'au moins six mois et 34% des CDI ont bénéficié de la prime. Combinée aux autres dispositifs de baisse du coût du travail, l'aide "équivaut à une exonération totale de cotisations sociales patronales" pour "un salarié embauché au Smic", selon l'Insee.

Des CDD plus longs ? Si l'aide "ne semble pas avoir eu d'effet facilement interprétable sur les embauches en CDI", celles en CDD longs, quant à elles, "augmentent dans les entreprises éligibles", observe l'Institut. Au premier trimestre 2016, comparé à la même période en 2015, ces embauches ont bondi de 37% dans les TPE (1 à 9 salariés), d'environ 30% dans les entreprises de dix à 49 salariés, et d'environ 20% dans celles de 50 à 249 salariés. En comparaison, la hausse est de 17% dans celles de 250 à 349 salariés, inéligibles à l'aide. "Les entreprises éligibles semblent avoir substitué des CDD de 6 mois ou plus à des CDD plus courts", selon l'Insee.

Un effet sur le salaire. Mais ces constats ne peuvent "pas être directement attribués au dispositif", nuance l'institut. Les entreprises éligibles à l'aide auraient pu, par exemple, être "plus sensibles" à la bonne conjoncture. "L'identification d'un effet propre à la prime nécessite une approche micro-économétrique plus approfondie." Les résultats de l'évaluation suggèrent, par ailleurs, "que les petites entreprises ont parfois diminué le salaire d'embauche pour accéder à la prime". Dans les TPE, 77% des embauches de plus de six mois ont bénéficié de l'aide, alors que seules 67% de ces embauches concernaient des salaires inférieurs à 1,3 Smic en 2013.