Plusieurs compagnies aériennes, dont EasyJet, veulent porter plainte contre la France

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Carole Ferry, édité par Romain David
Les grèves du contrôle aérien français ont conduit cette année à de nombreuses annulations de vols qui ne faisaient pourtant que survoler le territoire national. Les compagnies, particulièrement agacées, veulent que la France anticipe mieux ses mouvements sociaux.

La mesure est pleine. Excédés par les répercussions des grèves françaises sur leurs activités, trois compagnies aériennes entendent porter plainte contre la France auprès de la Commission européenne. IAG, la maison mère d'Iberia et de British Airways, Ryanair, et EasyJet sont en effet de plus en plus agacées par des annulations de vols en série sur lesquelles elles n'ont aucun pouvoir.

De nombreuses annulations. Quelques chiffres suffisent à justifier ce ras-le-bol. Plus de 2.600 vols ont été annulés en trois mois chez EasyJet, avec plusieurs centaine de milliers de voyageurs touchés pour un coût estimé à 25 millions d'euros. Du côté de Ryanair, quelque 5.000 vols ont dû rester au sol depuis le début de l'année, sans compter les nombreux retards. Si certaines de ces perturbations sont liées aux conditions météo, la majeure partie d'entre elles est imputable aux grèves des contrôleurs aériens français.

Espace aérien. Car en l'absence de contrôleurs pour surveiller le ciel, les avions restent au sol, qu'il s'agisse de vols au départ ou à destination de la France, mais aussi pour d'un avion dont le plan de vol ne fait que traverser l'espace aérien français. C'est ainsi qu'un Madrid-Bruxelles peut très bien se voir annuler à cause d'un mouvement social en France. Sur les 12 dernières années, les grèves du contrôle aérien français ont représenté 254 jours de mobilisation.

 

Anticiper les mouvements sociaux. Si les compagnies ne remettent pas en cause le droit de grève, elle demande à la France de prendre des mesures  pour que les perturbations soient mieux anticipées. Du côté de la Commission européenne aucune plainte n'a été formellement déposée pour le moment, mais Bruxelles reconnaît qu'il y a des tensions dans le ciel européen, et a d'ailleurs récemment demandé aux pays partenaires de mieux protéger des grèves les vols qui ne font que survoler leur territoire.