Plan pauvreté : Laurent Berger salue "une inflexion bienvenue" dans la politique sociale

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Pour le leader de la CFDT, la présentation du plan pauvreté par Emmanuel Macron jeudi signe un changement dans la politique sociale du gouvernement. "Maintenant, il faudra regarder à l'épreuve des faits", a-t-il prévenu sur Europe 1 samedi.
INTERVIEW

"Pour l'instant, c'est une inflexion bienvenue. Pour que ce soit un virage, il faut regarder la suite de trajectoire." Laurent Berger, leader du syndicat CFDT, s'est félicité samedi au micro de Patrick Cohen, sur Europe 1, de la présentation du plan pauvreté par Emmanuel Macron. Jeudi, le président de la République a donné un long discours pour exposer sa philosophie et son projet pour tenter d'éradiquer la misère en une génération.

Plus sur les minima sociaux. Ce discours "représente une vraie avancée dans la lutte contre la pauvreté. Maintenant, il faudra regarder à l'épreuve des faits", a prévenu Laurent Berger. "Il faudra voir si les acteurs sont mobilisés et les moyens sont là." Certaines mesures concernant la petite enfance, "notamment autour de l'alimentation et des besoins élémentaires", séduisent particulièrement le syndicaliste, tout comme l'accompagnement vers la formation des jeunes sans emploi.

Entendu sur europe1 :
L'augmentation des minima sociaux est indispensable

En revanche, Laurent Berger insiste sur la nécessité d'augmenter les minimas sociaux, sans quoi "on ne pourra pas s'en sortir sur la pauvreté". "On n'arrivera pas à s'en sortir sur la pauvreté si on ne fait pas une chose : le relèvement des minimas sociaux", a déclaré le leader de la CFDT, interrogé sur la mise en place d'un revenu universel d'activité annoncée jeudi par Emmanuel Macron. "On n'arrivera pas à faire en sorte que les gens, avec 500 euros, considèrent qu'ils puissent vivre. Ils survivent", a alerté le responsable syndical, annonçant que la CFDT porterait cette idée d'une hausse des minimas dans la concertation qui doit s'ouvrir sur le revenu universel d'activité."Dans le plan pauvreté précédent, on avait obtenu une augmentation du RSA de 2% tous les ans. L'augmentation des minima sociaux est indispensable", a t-il conclu.

"Un discours beaucoup plus empathique". Si la vision d'Emmanuel Macron sur la pauvreté n'a pas bougé d'un iota depuis sa campagne, qu'il estime toujours que c'est par l'activité que les personnes démunies peuvent et doivent s'en sortir et que le rôle de l'Etat est d'accompagner plus que de verser de l'argent, Laurent Berger s'est néanmoins félicité d'un changement dans le ton utilisé par le président. "Aujourd'hui, dans le discours, on a eu de l'empathie et une conviction : les personnes en situation de pauvreté ne sont pas des pions dont on peut parler sans les impliquer. Le fait que le président de la République soit allé écouter les militants d'ATD Quart-monde, cela a donné un discours beaucoup plus empathique." Et préférable, selon le syndicaliste, à cette vidéo où on voyait Emmanuel Macron déplorer qu'un "pognon de dingue" soit passé dans les aides sociales.