Petroplus : un Égyptien pas si inconnu

Cinq candidats se sont manifestés pour reprendre in extremis la raffinerie Petroplus menacée de liquidation, dont un groupe égyptien qui n'avait pas auparavant manifesté son intérêt pour le site rouennais, a révélé mardi soir le gouvernement après l'expiration du délai fixé par la justice.
Cinq candidats se sont manifestés pour reprendre in extremis la raffinerie Petroplus menacée de liquidation, dont un groupe égyptien qui n'avait pas auparavant manifesté son intérêt pour le site rouennais, a révélé mardi soir le gouvernement après l'expiration du délai fixé par la justice. © REUTERS
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Le groupe Arabiyya lel Istithmaraat a déposé une offre à la dernière minute. Présentation.

Qui est donc ce mystérieux repreneur de dernière minute pour Petroplus ? Alors que les candidats à la reprise avaient jusqu'à mardi 17h pour se faire connaître, le groupe égyptien "Arabiyya lel Istithmaraat" a déposé une offre de reprise aux alentours de 16h. Il rejoint ainsi quatre autres entreprises et son offre fait partie des deux jugées "sérieuses" par le gouvernement, avec celle du Suisse Terrae. Et pour cause : même si le dossier a été déposé au dernier moment, son contenu semble être moins flou que ceux connus jusqu'à présent. De plus le groupe, côté en Bourse, présent dans une dizaine de pays et déjà partenaire de Peugeot, a, en apparence, tout d'un candidat solide. Europe1.fr fait les présentations.

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• Quelle est son offre ? "Nous sommes prêts à investir beaucoup plus que 100 millions d'euros. Le montant définitif est toutefois encore impossible à définir, il reste beaucoup d'études à faire", a indiqué mercredi sur Europe1 Michel Billard de la Motte, le représentant en France d'Arabiyya lel Istithmaraat. "Notre offre contient une proposition de reprise totale des salariés, sauf pour ceux qui partent en retraite le mois prochain, c'est-à-dire 60 salariés", a-t-il par ailleurs précisé. Le groupe assure par ailleurs pouvoir alimenter Pétroplus à hauteur de 100.000 barils par jour. L'offre concerne, enfin, une société implantée en région parisienne qui détient des participations dans des oléoducs et des dépôts pétroliers.

• Un coup de pouce de l’État ? Le groupe a formulé le souhait que l’État participe à hauteur de 20 à 25% au capital social de Petroplus. "Mais c'est un souhait et non une demande nécessaire. Si l'État refuse, l'offre sera maintenue", a-t-il révélé sur Europe1 mercredi. Michel Billard de la Motte assure toutefois qu'il a le "sentiment d'avoir le plein soutien des pouvoirs publics". La veille, avant l'expiration du délai pour déposer un dossier, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s'était dit prêt à ce que l'Etat prenne une participation minoritaire dans la raffinerie normande, à condition qu'il y ait "une offre crédible". Mardi matin, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait lui aussi annoncé sur RTL que l'Etat était disposé à participer "de façon minoritaire" à la reprise, "parce qu'il faut des capitaux très importants pour réinvestir et rendre cette raffinerie performante".

• Qui est Arabiyya lel Istithmaraat ? Si elle ne s'est pas fait publiquement connaître avant mardi dans le dossier Petroplus, l'entreprise n'est pas non plus si inconnue. Seule parmi les cinq repreneurs potentiels à être cotée en Bourse, au Caire, elle possède pas moins de 20.000 actionnaires. Arabiyya lel Istithmaraat n'est pas non plus inconnue en France, où elle est partenaire de Peugeot sur un programme de développement automobile."Nous sommes un groupe industriel qui emploie des dizaines de milliers de salariés", a détaillé Michel Billard de la Motte sur Europe1. Et d'ajouter : "nous sommes présents dans dix pays du Moyen-Orient et d'Afrique du nord, où nous sommes 1er en matière d'énergie. Nous produisons en électricité  l'équivalent de 20 centrales nucléaire françaises". Rien qu'en Egypte, le groupe gère 70 % du réseau électrique. Il mène également des activités dans le pétrole et construit actuellement deux petites raffineries en Égypte.