Où trouver de l’argent pour les retraites complémentaires ?

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Olivier Samain et
CASSE-TÊTE - Les déficits des régimes de retraite complémentaire ne cessent de se creuser. Trois solutions se dessinent mais aucune n’est facile.

Les régimes de retraites complémentaires des salariés et des cadres sont dans le rouge et le prochain rapport de la Cour des comptes, attendu jeudi, va le confirmer. Pour combler ces déficits, les Sages de la rue Cambon proposent plusieurs solutions, dont l’une reste très sensible : un allongement de deux ans de la durée du travail.

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Les caisses de l’Agirc et l’Arrco toujours plus vides. Ces deux régimes de retraites complémentaires dépensent bien plus d’argent qu’elles n’en encaissent. Et pour cause : le chômage réduit le montant des cotisations tandis que l’allongement de la durée de vie et le départ à la retraite de la génération du baby-boom fait grimper les dépenses. Résultat, les déficits de ces régimes ont atteint 4,4 milliards d'euros en 2013 et devraient avoisiner les 5,3 milliards en 2014, selon le rapport de la Cour des comptes intitulé "Garantir l'avenir des retraites complémentaires des salariés".

Pour faire face à ce déséquilibre, l’Agirc et l’Arrco ont prévu des réserves, sauf que ces dernières s’épuisent : si rien ne change, les économies de l’Agircc seront épuisé en 2018 et celles de l’Arrco en 2027. Des réformes s’imposent donc pour sauver un système central pour les retraités concernés : les pensions versées par ces caisses représentent approximativement un tiers de la retraite totale des non-cadres et deux tiers de celle des cadres.

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La solution proposée : repousser l’âge de départ à la retraite. Toute modification des règles du jeu est du ressort des partenaires sociaux mais la Cour des comptes leur conseille plusieurs pistes pour remédier à la situation : diminuer le montant des pensions, augmenter le niveau des cotisations et reculer l'âge de départ en retraite. Et la Cour des comptes de se montrer encore plus précise sur la troisième hypothèse en estimant qu’il faudrait reculer de deux ans l’âge de départ à la retraite. Soit 64 ans, contre 62 ans actuellement.

Les syndicats redoutent un effet en cascade. Cette piste est privilégiée par le patronat, qui a même fait ses calculs. En septembre, le Medef a fait étudier l’impact d’un report à 64 ans de l'âge de départ à al retraite et a estimé que cela permettrait de repousser de près de 10 ans l’épuisement des réserves des régimes complémentaires.

Un avis que ne partagent pas les syndicats, qui redoutent que le gouvernement s’engouffre dans la brèche : si les partenaires sociaux s’accordent sur une telle réforme des retraites complémentaires, pourquoi ne pas faire pareil avec les retraites de base ? Patronat et syndicats se rencontrent dans deux semaines pour en discuter.

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