"On aimerait avoir plus de femmes parmi nos clients", appelle le directeur d’Harley-Davidson France

Gérard Staedelin, directeur d’Harley-Davidson en France, se réjouit de présenter ses motos au Salon de l'Auto.
Gérard Staedelin, directeur d’Harley-Davidson en France, se réjouit de présenter ses motos au Salon de l'Auto. © Europe 1
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avec Emmanuel Duteil
Gérard Staedelin, directeur d’Harley Davidson en France, regrette que 90% des clients de la marque américaine mythique soient encore des hommes.
INTERVIEW

Pour les amateurs de moto, c’est une marque mythique. Pour les autres, c’est au moins le symbole des grands espaces américains : 115 ans après sa création, Harley-Davidson reste la référence en matière de motos. "Beaucoup de gens ont, quelque part dans leur esprit, Harley-Davidson. Si un jour, ils se présentent au monde de la moto, cette idée resurgit parce qu’il y a l’envie d’être associé à la marque", souligne Gérard Staedelin, directeur d’Harley-Davidson en France, invité de l’interview éco d’Emmanuel Duteil, vendredi sur Europe 1.

Écoutez l'interview intégrale de Gérard Staedelin à 22h20 dans le journal de la nuit d'Isabelle Millet. Le replay de l'émission est à retrouver ici.

"Représenter la société dans son intégralité". En France, le constructeur est souvent associé à des stéréotypes. Mais qui sont vraiment les clients de Harley-Davidson dans l’Hexagone ? "Dans 90% des cas, ce sont des hommes. En moyenne, le client est âgé de 46 ans et il est bien établi sur les plans familial et professionnel. Souvent, il a pratiqué la moto de façon continue ou discontinue par le passé", décrit Gérard Staedelin. Une clientèle quasi exclusivement masculine que regrette le patron de la marque en France : "On aimerait avoir beaucoup plus de femmes au sein de la marque pour représenter la société dans son intégralité".

L’opération séduction aura peut-être lieu au Salon de l’Auto qui consacre cette année un pavillon entier à la moto. "Pour nous, clairement, c’est une chance incroyable. L’automobile draine énormément de monde et beaucoup de gens sont curieux de voir ce que le deux-roues propose, surtout dans un milieu urbain comme Paris, avec ses problèmes de trafic", se réjouit Gérard Staedelin. "Pour nous, être présents au Mondial de l’Auto est une opportunité de visibilité et de ventes, même si ce n’est pas toujours facile car on ne voit pas le véhicule des clients", précise-t-il. Principal argument de vente : la communauté Harley. "Grâce aux concessionnaires et aux clubs, un lien social se crée et se concrétise dans les balades à moto", note Gérard Staedelin.

Entendu sur europe1 :
Le temps du thermique est compté

Une Harley électrique. Pour attirer une nouvelle clientèle, Harley-Davidson entend également moderniser son image en commercialisant, en 2019, la LiveWire, son premier modèle 100% électrique. "Elle est belle, est facile d’utilisation, est performante, elle est noble : c’est une Harley", résume Gérard Staedelin. "Elle correspond à la jeunesse actuelle, à la société d’aujourd’hui. Le temps du thermique est compté", ajoute-t-il. Le patron de Harley-Davidson France a déjà pu la tester et entend bien l’acheter : "je fais partie des gens qui l’attendent avec impatience". Il affirme que la LiveWire ne sera pas "plus chère qu’une Harley classique".

Harley LiveWire

Cible de la guerre commerciale. Cette moto, comme toutes les autres de la gamme Harley-Davidson, sera malgré tout impactée par la guerre commerciale qui oppose les États-Unis à l’Europe, qui a notamment décidé de taxer les mythiques motos américaines. "Nous sommes pour des échanges commerciaux libres, ce qu’il se passe depuis quelques mois n’est aucunement pertinent. Heureusement, l’entreprise a les reins assez solides pour prendre en charge le surcoût. Nous avons décidé de le prendre à notre charge, par une diminution des marges", annonce Gérard Staedelin.

Depuis le début de cette guerre commerciale, Harley-Davidson a fait part de sa volonté de diversifier ses lieux de production pour contourner les taxes. "Nous avions des plans de long-terme de production dans des pays autres que les États-Unis. La décision de délocaliser n’est donc pas directement liée", affirme Gérard Staedelin, qui ajoute qu’une usine est d’ores et déjà opérationnelle en Thaïlande pour desservir le marché asiatique.