"On a montré qu’on savait s’adapter aux besoins des clients", assure le directeur de Boursorama Banque

Boursorama 1280
Boursorama a soufflé ses 20 bougies en 2018. © LOIC VENANCE / AFP
  • Copié
avec Emmanuel Duteil
Invité d’Europe 1, Benoit Grisoni, directeur général de Boursorama, estime que les banques en ligne sont désormais arrivées à maturité en termes d’offre et de sécurisation des clients.
INTERVIEW

Boursorama a soufflé en 2018 ses vingt bougies. Pionnier et leader du secteur de la banque à ligne en France, elle revendique à présent 1,5 million de clients et vise désormais la barre des deux millions dans les prochains mois. "Il y a une extraordinaire accélération, nous avons doublé de taille en deux ans et demi", se réjouit Benoit Grisoni, directeur général de Boursorama, invité de l’interview éco d’Emmanuel Duteil, lundi sur Europe 1.

Écoutez l'interview intégrale de Benoit Grisoni à 22h20 dans le grand journal de la nuit d'Isabelle Millet. Le replay de l'émission est à retrouver ici.

Les Français ont pris le pli du numérique. Selon lui, l’essor des banques en ligne ces dernières années est lié à plusieurs facteurs : "plus le temps passe, plus les clients ont envie d’aller vers une offre digitale. Il fallait aussi qu’on se fasse connaître et que les Français comprennent que la banque en ligne est aussi pour eux", explique Benoit Grisoni. Enfin, "il y a des questions d’investissements : le fait qu’il y ait plus d’acteurs aujourd’hui contribue à cette explosion de la banque en ligne".

"On peut remercier" Amazon, Cdiscount et les autres pionniers du e-commerce, reconnaît également Benoit Grisoni. "Ils font partie du jeu et aujourd’hui, dans tous les secteurs de la consommation, les Français ont envie d’acteurs transparents, disponibles 24h/24h. La banque n’a pas à s’exclure de ces codes qui sont maintenant souhaités et acceptés par tous", souligne le patron de Boursorama.

La banque la moins chère. Dans ce secteur en plein essor, Boursorama a su tirer son épingle du jeu en s’arrogeant 30% des comptes ouverts en ligne. "On a fait évoluer nos offres, on a montré qu’on savait s’adapter aux besoins du client bancaire. Et c’est beaucoup moins cher ! On coûte 11,75 euros par an en frais bancaires, contre 200 euros pour les banques classiques. Nous sommes la banque la moins chère", assure Benoit Grisoni. Une affirmation recoupée par les multiples classements publiés ces dernières années. "On a un niveau de satisfaction client très élevé, alors que dans la banque c’est plutôt négatif", ajoute le patron de Boursorama.

Entendu sur europe1 :
Maintenant, un compte sur trois s’ouvre dans une banque en ligne

Environ 10% des Français ont un compte dans une banque en ligne, ce qui offre une grande marge de manœuvre dans le recrutement de nouveaux clients. "On investit beaucoup, cette année on va recruter 450.000 clients", annonce Benoit Grisoni. "Maintenant, un compte sur trois, voire un peu plus, s’ouvre dans une banque en ligne", précise-t-il. Mais pour le directeur général de Boursorama, il y a aussi " une question de crédibilité". "La banque est un sujet sensible, les Français sont attachés à leur banque, au fait qu’elle soit fiable et sécurisée. Ce qui est le cas des banques en ligne mais encore faut-il le démontrer."

20 ans mais pas "has been". Dans cette optique, Boursorama propose un essai gratuit, une formule qui permet au client de tester les options de la banque mais a aussi pour conséquence de rogner la rentabilité du groupe. "Quand vous êtes dans une telle période d’expansion, la rentabilité n’est pas immédiatement au rendez-vous. On préfère investir pour prendre les parts de marché maintenant, on pense que c’est essentiel en termes de timing et on a un actionnaire, la Société générale, qui croit en notre modèle", affirme Benoit Grisoni.

Si Boursorama est obligée d’accélérer, c’est aussi parce que la concurrence est de plus en plus rude dans la banque en ligne. L’arrivée des "néo-banques", pas rattachées à des réseaux traditionnels, comme N26, Revolut, Orange Bank, remue le marché. "Parfois, elles peuvent avoir une ergonomie sympathique", nargue Benoit Grisoni, qui se défend de gérer un "grand-père" de la banque en ligne. "À 20 ans, on a encore les cheveux longs et de la volonté", rétorque-t-il. "Les néo-banques peuvent être une source d’inspiration mais il ne faut pas surestimer le phénomène. On ne les a pas attendues pour avoir des idées."