Nos lunettes sont les plus chères d'Europe

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Sophie Amsili , modifié à
L'UFC-Que Choisir dénonce "des marges exorbitantes" liées au grand nombre de points de vente.

En chiffres. Le budget "lunettes" des Français est le plus lourd d'Europe. Il se situe 50% au-dessus de la moyenne, dénonce l'association de consommateurs UFC-Que Choisir dans une enquête publiée mardi.  Une paire de lunettes se vend en moyenne 470 euros (TTC), dont 205 euros restent à la charge du consommateur. Et même 445 euros s'il n'a pas de complémentaire santé.

Un taux de marge de 233 %. Alors qu'un opticien achète une paire de lunettes en moyenne 118 euros, il la revend 3,3 fois plus cher (393 euros hors taxe). Soit une marge brute de 275 euros et un taux de marge de 233%. "Sur les verres, la marge brute moyenne atteint même 317 % !", fustige l'UFC-Que Choisir.

Pourquoi de telles marges ? L'association de consommateurs avance deux explications. La première est liée aux nombre de magasins, qui a grimpé depuis 2000 (+47%) alors que dans le même temps, les ventes de lunettes n'ont augmenté que de 13%.  "Chaque magasin ne vend ainsi que 2,8 paires de lunettes par jour ouvré en moyenne, sur lesquelles l’ensemble des coûts fixes du magasin sont répercutés". Résultat : des frais de distribution qui représentent 70% du prix de vente hors taxe d'une paire de lunettes.

Deuxième explication du prix élevé de nos lunettes, les dépenses de marketing atteignent 580 millions d'euros par an, soit 60 euros par paire vendue. L'UFC-Que Choisir dénonce en particulier "la pratique des 'secondes paires gratuites'" dont les coûts de promotion sont répercutés sur les autres paires : "distribuées dans une vente sur trois aujourd’hui, celles-ci n’ont d’offertes que le nom, puisqu’elles plombent in fine la facture de tous les consommateurs de 120 millions d’euros par an !", calcule l'association.

Développer des réseaux de soins ? Pour faire baisser les prix des lunettes, l'UFC-Que Choisir souhaite "une généralisation des réseaux de soins des complémentaires santé "dans lesquels ces dernières négocient avec des opticiens partenaires des tarifs plus faibles". L'association demande que la proposition de loi permettant aux mutuelles de mettre en place ces réseaux, déjà adoptée il y a cinq mois par l'Assemblée nationale, soit maintenant étudiée au Sénat. Et qu'ensuite ces réseaux soient encadrés pour s'assurer que la concurrence joue à plein.