Neo Sécurité en fait-elle trop ?

Tous les emplois ne seraient pas menacés chez Neo Sécurité.
Tous les emplois ne seraient pas menacés chez Neo Sécurité. © REUTERS
  • Copié
avec Fabien Cazeaux
Tous les salariés de l'entreprise de sécurité au bord de la faillite ne seraient pas menacés.

Une nouvelle fois, une entreprise s'est invitée dans la campagne électorale. Jean-Michel Houry, PDG de Neo Sécurité, numéro deux du secteur de la sécurité, en cessation de paiement, a lancé un appel aux pouvoirs publics pour éviter la plus grosse faillite du quinquennat, qui menacerait près de 5.000 salariés. Jean-Michel Houry, ainsi que les syndicats de l'entreprise, ont été reçus mercredi par le secrétaire général de l'Elysée, Xavier Musca.

Le PDG réclame un prêt relais de 15 millions d'euros, mettant en avant les emplois menacés. Mais tous les salariés ne sont pas directement menacés à court terme : ce ne sont pas 5.000 emplois qui sont dans la balance, mais peut-être la moitié, comme le reconnaît la direction. Beaucoup d'employés seraient en effet repris par d'autres prestataires en cas de rachat de l'entreprise, comme le prévoit la convention collective du secteur.

"Il a un peu bluffé"

Jean-Michel Houry, lui, insiste sur l'urgence de la situation et se dit "prêt à se battre jusqu'au bout". "Nous sommes dans une situation extrêmement critique, à même pas quinze jours d'un passage au tribunal et donc en redressement judiciaire", a-t-il affirmé sur Europe 1.

Le délégué CFTC de l'entreprise, Bruno Brun, estime toutefois que son patron a quelque peu exploité le contexte électoral : "il a un peu bluffé, il a voulu interpeller le gouvernement pour avoir, éventuellement, les 15 millions d'euros, pour que la société passe l'année".

Demande de suspension de la dette

Même son de cloche du côté du syndicat des entreprises de sécurité, qui juge que "l'éventuelle liquidation" ne devrait pas "se traduire par la perte définitive des emplois", car "l'essentiel des salariés seront, comme de coutume en la matière, rapidement repris par d'autres acteurs privés".

Très endettée, Neo Sécurité demande, en plus du prêt, une suspension provisoire de sa dette, qui s'élève à 40 millions d'euros.