Mutuelle obligatoire : le temps presse pour les petites entreprises

12.10.Sante medecine stethoscope carte vitale.PHILIPPE HUGUEN  AFP.1280.640
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Olivier Samain avec G. V.
La mise en place d’une complémentaire santé collective constitue un véritable défi pour les TPE.

Comme le prévoit la loi, toutes les entreprises devront avoir mis en place une complémentaire santé collective pour leurs salariés le 1er janvier 2016 au plus tard. Rien de vraiment nouveau pour les grandes entreprises, qui offrent depuis longtemps une complémentaire à leurs salariés. Pour les petites et moyennes entreprises, il s’agit en revanche d’une petite révolution, une mutation qui prend du temps : d’après les dernières estimations, 300.000 entreprises ne se sont pas encore mises en conformité à trois mois de l’échéance.

Un casse-tête pour de nombreuses TPE. Depuis plusieurs semaines, Julien Castagnet se renseigne, se documente. Patron d’une société de services à la personne à Houdan, dans les Yvelines, ce dernier sait que le compte-à-rebours pour trouver une mutuelle est lancé. Et que les questions qui se posent sont nombreuses.

Quel niveau de remboursement pour ses douze salariés en CDI ? Le minimum prévu par la loi ou un peu plus ? La question des bénéficiaires se pose aussi : le salarié seul ou le salarié, son conjoint et ses enfants ? Et qui choisir, ensuite, parmi les innombrables mutuelles, assureurs et institutions de prévoyance ? Beaucoup de questions et trois mois pour y répondre : Julien Castagnet a donc réuni ses salariés il y a quelques jours pour les informer de l'avancement du chantier et recueillir leurs attentes.

Un surcoût mais aussi des avantages. Cette TPE prend d’autant plus son temps qu’une complémentaire a un coût : la loi oblige l'employeur à prendre en charge la moitié au moins de la cotisation des salariés. Pourtant, Julien Castagnet ne s’en inquiète pas plus que cela.

"Effectivement, cette nouvelle réforme va me coûter de l’argent. Par contre, ce qu’il faut y voir, c’est le gain sur une activité comme la mienne par rapport au turn over de mes salariés", détaille-t-il. Et Julien Castagnet de conclure : "ce turn over coûte de l’argent puisqu’il faut, pour tout salarié qui part, le remplacer, former le nouveau salarié, l’intégrer à l’entreprise. Et il n’est pas dit que cela fonctionne par la suite... Donc cette mutuelle est un bon moyen de fidéliser mes salariés dans l’entreprise".