Moscovici promet qu'il ne fera pas de cadeaux à la France

Pierre Moscovici était auditionné jeudi par la commission des affaires économiques du Parlement européen.
Pierre Moscovici était auditionné jeudi par la commission des affaires économiques du Parlement européen. © Reuters
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avec AFP , modifié à
GRAND ORAL - Acculé, l'ex-ministre français, candidat au poste de commissaire européen, promet qu'il n'accordera pas de faveur à la France.

Mercredi, le gouvernement français a été clair, lors de la présentation de son budget pour 2015 : les délais européens de réduction du déficit public ne seront pas respectés. De quoi compliquer un peu plus la tâche de Pierre Moscovici, l'ancien ministre de l’Économie de François Hollande. Six mois après son départ du gouvernement, celui qui est désormais candidat au poste de Commissaire européens aux Affaires économiques, sorte de ministre de l'Economie de l'Union européenne, passait jeudi son grand oral devant le Parlement européen.

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Les règles pour tous, même la France. Accusé par une partie des eurodéputés, notamment de droite, Pierre Moscovici a dû se montrer ferme. Il ainsi martelé sa volonté de "faire respecter" les règles budgétaires européennes "par tous les Etats membres, grands ou petits", "fût-ce la France". "Je m'engage devant vous à faire respecter nos règles budgétaires par tous les Etats membres. Il faut le faire sans complaisance pour les uns, sans excès de dureté pour les autres. Il faut traiter tous les Etats -grands ou petits- selon les mêmes règles, et selon leurs mérites propres", a-t-il insisté, lors de son audition par la commission des affaires économiques du Parlement européen.

"Vous avez échoué". Le député français UMP Alain Lamassoure a attaqué d'emblée, en estimant que la nomination de Pierre Moscovici à ce poste suscitait un "malaise" : "vous avez échoué en tant que ministre des Finances". Pierre Moscovici a répliqué : "nous avons réduit les déficits en France", passés effectivement de plus de 5% quand il était devenu ministre des Finances en 2012 à 4,1% fin 2013, au prix d'un "effort structurel" très important. Face à ses détracteurs, il a aussi souligné que les budgets de la France avaient toujours été validés par la Commission européenne.

"Je ne serai pas ambassadeur" de la France. Demain, "j'aurai une boussole : les règles, rien que les règles, toutes les règles, et si un pays, grand ou petit, ne remplit pas les obligations prévues par les traités et se trouve dans une procédure" de déficit excessif, "et c'est le cas de la France, je le ferai sans faillir", a-t-il encore assuré.

"Je le redis, je le redirai encore, je suis là pour faire respecter les règles, assurer la crédibilité des règles, pas là pour les modifier de façon créative, pour défendre je ne sais quelle dérogation, quelle exception, quelle suspension", a-t-il insisté. Et de conclure : "je suis Français, je suis social-démocrate, (...) Je ne renoncerai ni à ma nationalité, ni à mes convictions. Mais (...) je ne serai pas dans mes fonctions l'ambassadeur d'un pays ou d'un parti".