Mory Ducros: "le risque de perdre les 5.000 emplois" est écarté

© Capture d'écran site Mory Group
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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
Les syndicats, le repreneur et les représentants de l'Etat ont négocié une partie de la nuit afin d'améliorer l'offre d'Arcole et de limiter la casse sociale.

Après des négociations nocturnes fructueuses, entre les syndicats, le repreneur potentiel Arcole Industries et l'Etat, sur les conditions de reprise, le comité d'entreprise en difficulté Mory Ducros s'est réuni jeudi matin pour examiner les offres de reprise. Les ministères du Travail, du Redressement productif et du Transport ont envoyé un communiqué pour montrer leur satisfaction. "Le gouvernement considère que le risque de perdre les 5.000 emplois Mory Ducros peut désormais être écarté si le rapprochement des points de vue se conclut dans les jours qui viennent par un accord des organisations syndicales".

L'administrateur judiciaire devait entendre la présentation des offres de Malherbe et d'Arcole Industries, le premier actionnaire de Mory Ducros. Les deux autres offres, de reprise partielle, ne seront pas présentées, a-t-on appris sur place auprès de la CFDT Transports.

Plus d'emplois sauvés. Le principal actionnaire du groupe en faillite s’est engagé dans la nuit à garder 2.150 salariés, contre 1.900 auparavant et de verser 7.000 euros d'indemnités supra légales par salarié non repris, ont affirmé plusieurs syndicats.Le contenu précis de l'offre de reprise d'Arcole Industries doit être présenté lors du comité central d'entreprise du groupe, qui emploie plus de 5.000 salariés. Outre le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, participaient aussi à la réunion les cabinets des ministères du Transport et de l'Emploi, ainsi que l'administrateur judiciaire. Arcole était représenté par le président de Mory Ducros André Lebrun. "Nous allons présenter notre offre de reprise et cela doit être constructif, pédagogique et persuasif", a indiqué à l'AFP un représentant d'Arcole Industries, sans plus de précision. De son côté, Fabien Tosolini, secrétaire national de la CFDT Transports, a indiqué que "les propositions mises sur la table dans la nuit devaient être confirmées et appréciées par les salariés. Cela demande concrétisation, il n'y a pas eu d'accord signé".

Le gouvernement va aider le repreneur.L'Etat s'était dit prêt à soutenir le projet d'Arcole via un prêt de 17,5 millions d'euros en contrepartie d'un plan social amélioré et d'un changement de l'équipe dirigeante de Mory Ducros. "On va regarder jeudi le plan de cession, et cette proposition. Si le plan permet d'arriver à la pérennité de l'activité économique et des emplois qui en dépendent, on donnera notre avis jeudi. C'est un tout", a expliqué Fabian Tosolini (CFDT-Transports).

Sauver des acquis sociaux. A la demande des syndicats, Arcole s'engage aussi à "maintenir le statut social des salariés de Mory Ducros pendant deux ans", a précisé Jérôme Vérité (CGT-Transports) dont le syndicat se positionnera "avant vendredi soir" sur cette offre améliorée, "après avoir consulté les salariés". Les syndicats réclamaient au début des discussions 6.000 euros par salarié licencié et 1.000 euros par année d'ancienneté.

Une décision définitive le 31 janviers. Le tribunal de commerce de Cergy-Pontoise doit se prononcer le 31 janvier sur l'offre d'Arcole, et les trois autres projets plus partiels de reprise. Numéro deux français du transport de messagerie, Mory Ducros a perdu 79,5 millions d'euros lors de son dernier exercice pour un chiffre d'affaires de 765,5 millions et sa dette d'exploitation s'élève à 202,7 millions d'euros.

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