Montebourg vise les professions réglementées

Arnaud Montebourg compte bien imposer ses vues aux professions réglementées.
Arnaud Montebourg compte bien imposer ses vues aux professions réglementées. © Reuters
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Damien Brunon et Anne-Laure Jumet , modifié à
HARO - Notaires, huissiers, greffiers, le ministre de l’Economie veut ouvrir ces professions à plus de concurrence.

L’INFO. Arnaud Montebourg prépare son retour sur le devant de la scène. Le ministre de l’Economie compte rassurer les frondeurs du PS et faire entendre sa différence à l’heure des économies budgétaires. Point d’étape de cette reconquête, il prononcera un discours en début d’après-midi pour tracer la feuille de route du redressement de la France. Il parlera pouvoir d’achat, croissance, mais veut aussi faire ressurgir le serpent de mer des professions réglementées.

De qui parle-t-on ? Le ministre de l’Economie veut donc s'attaquer aux professions dites réglementées. Cette catégorie concerne notamment les professionnels du droit : les notaires, les huissiers, les commissaires priseurs ou encore les greffiers des tribunaux de commerce. Les pharmaciens sont également dans le viseur, même si le ministère de la Santé freine des quatre fers.

Que veut Montebourg ? L’objectif est simple : assouplir la concurrence pour doper les créations de postes dans ce secteur et donc, in fine, le pouvoir d'achat. L’avantage, c’est que modifier les règles peut avoir un effet levier et ne coûte pas un centime, si ce n’est sur le plan politique.

Car cela fait des années que les professions réglementées sont dans le collimateur. Déjà en 1960, sous la présidence de Charles De Gaulle, un rapport évoquait l’idée d’introduire de la concurrence. En 2008, la commission Attali avait également évoqué le sujet, tout comme un récent rapport de l'Inspection Générale des Finances resté confidentiel. Et malgré toutes ces recommandations, aucun gouvernement ne s'est encore risqué à toucher à ces professions.

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Blinder son argumentaire. Car avant de tailler dans le vif, il faut bien se préparer pour s’attaquer à ces statuts. Pour cela, Arnaud Montebourg a demandé son avis à l'Autorité de la concurrence. Les premières conclusions sont attendues à la rentrée, mais le gendarme de la concurrence a déjà identifié certains assouplissements possibles. Il pense notamment à mettre en place le fait d’envoyer une lettre recommandée dans certains cas plutôt que de saisir un huissier ou encore de sortir certains actes juridiques du giron unique des notaires.

40 mesures présentées. De manière générale, ce discours du ministre de l’Economie devrait être l’occasion de présenter une partie des mesures qui seront adoptées dans la prochaine loi sur la consommation qui sera présentée officiellement à l’automne. Il sera surtout l’occasion pour Arnaud Montebourg d’affirmer une ligne politique différente à l’intérieur du gouvernement et de convaincre l’opinion de sa capacité de “bâtir “et non plus uniquement “lutter”. Et le message n’est pas qu’à destination des frondeurs. Il compte bien irriguer dans la population. Et pour cela, le message a été clair : toute personne munie d’une carte d’identité sera autorisée à assister au discours du ministre, révèle Le Parisien.

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