Montebourg "travaille à d’autres solutions" pour Alstom

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Alexis Toulon avec agences , modifié à
PATRIOTISME - Le titre d’Alstom était suspendu vendredi après s’être envolé jeudi, porté par la rumeur de son rachat par General Electric.

La rumeur du rachat d’Alstom par General Electric a provoqué la suspension de la cotation du titre à la Bourse de Paris vendredi après une envolée de près de 11% du cours de l’action jeudi. Mais son effet a dépassé la sphère économique et Arnaud Montebourg, le ministre de l’Economie, s'est emparé du dossier qui n'a encore rien d'officiel, en assurant que "le gouvernement travaille à d'autres solutions et éventualités que celles imaginées seules et sans que le gouvernement n'en ait été informé par Alstom".

Le patriotisme économique face au marché. "Alstom est le symbole de notre puissance industrielle et de l'ingéniosité française", assure Arnaud Montebourg au quotidien Le Monde. Et le ministre de l’Economie exprime, au nom du gouvernement, "une préoccupation et une vigilance patriotiques". Le potentiel passage de ce fleuron industriel sous pavillon américain l'inquiète, peut-on comprendre en filigrane. "Cette haute vigilance se porte sur le risque sérieux de perte d'un centre de décision, sur le désir et la nécessité de renforcer notre base industrielle française en obtenant des relocalisations industrielles en France, et sur le nombre d'emplois perdus ou créés dans de telles opérations", précise le ministre.

Une rumeur qui se confirme. Le ministre précise dans son entretien au quotidien que "le gouvernement travaille à d'autres solutions et éventualités que celles imaginées seules et sans que le gouvernement n'en ait été informé par Alstom". Une confirmation à demi-mots que l’industriel français cherche à se séparer d’une partie de ses activités au profit de l’Américain. "J'ai rencontré monsieur Patrick Kron [jeudi]. Avec le premier ministre nous rencontrerons prochainement le président de General Electric afin de placer le dialogue sur le terrain de ces préoccupations". Alstom avait assuré jeudi "ne pas être informé" d'une offre de rachat, même si l’intérêt porté à Alstom par General Electric était connu.

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En Bourse, Alstom dopé par la rumeur. L'Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse, a décidé de suspendre vendredi la valeur à la Bourse de Paris, sans préciser les raisons de sa décision. "La valeur est suspendue à la demande de l'AMF jusqu'à nouvel avis", a indiqué à l'AFP une porte-parole d'Euronext, l'opérateur de la place parisienne. L'action Alstom avait bondi jeudi après les rumeurs de rachat diffusées dans la presse, pour prendre 10,93% à 27 euros à la clôture du marché parisien.

Un rachat à 13 milliards de dollars. Selon l'agence de presse Bloomberg, qui citait jeudi des sources proche du dossier, un rachat d'Alstom, connu du grand public pour ses TGV, mais qui est aussi notamment présent dans les équipements de centrales électriques, pourrait être annoncé "dès la semaine prochaine" pour un montant avoisinant 13 milliards de dollars. Selon le quotidien Le Figaro, GE ne serait toutefois intéressé que par les actifs liés à l'énergie, soit 70% de l'activité du groupe, et non par la branche transport ferroviaire.

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