Mon Petit Gazon veut surfer sur la vague de la Coupe du monde

Mon Petit Gazon a fait peau neuve pour la nouvelle saison.
Mon Petit Gazon a fait peau neuve pour la nouvelle saison. © Mon Petit Gazon
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Après le succès de Mon Petit Prono, l'application MPG, qui permet de créer des ligues de football virtuelles, entend surfer sur l'effet Coupe du monde.

Le lundi, il y a deux types de suiveurs de la Ligue 1. Ceux qui se contentent de regarder les résultats du week-end, les buts, les moments fort, et ceux qui jouent à Mon Petit Gazon. Le jeu, référence en France des ligues virtuelles de football, revendiquait 500.000 membres actifs la saison dernière. Un chiffre en constante augmentation depuis la création de "MPG" en 2011 et que les fondateurs entendent bien faire gonfler en profitant de l’engouement pour Mon Petit Prono durant la Coupe du monde. "On est déjà à +30% de joueurs actifs sur les premiers jours d’août, par rapport à la même période l’année dernière", confie Martin Jaglin à Europe 1. A l’occasion, de la reprise de la Ligue 1, nous avons évoqué avec le cofondateur du jeu ses ambitions pour la nouvelle saison.

Formule simple. En sept ans, Mon Petit Gazon est passée de simple application pour afficionados de Ligue 1 à phénomène de société. Pour ceux qui n’auraient pas encore succombé, Mon Petit Gazon est ce qu’on appelle une "fantasy league", une ligue virtuelle entre amis basée sur les vrais joueurs. Le principe est simple : rassembler quatre, six, huit ou dix personnes pour créer une ligue puis monter son équipe constituée de joueurs évoluant en Ligue 1 au cours d’un mercato où chacun enchérit sur les footballeurs de son choix. Ensuite, les participants s’affrontent lors de matches en un contre un chaque week-end, avec l’espoir de voir leurs joueurs performer pour de vrai sur les terrains du championnat.

Une formule relativement simple et addictive qui a fait le succès de Mon Petit Gazon. "Au total, 800.000 personnes ont déjà joué au moins une fois depuis la création du jeu", souligne Martin Jaglin. Forts de cette popularité, les créateurs de MPG ont lancé sa petite sœur, Mon Petit Prono, une déclinaison sur les pronostics des matches de la Coupe du monde. Dans l’euphorie de l’aventure des Bleus, plus de 800.000 personnes se sont écharpées entre amis ou au bureau sur ce concours. Un chiffre supérieur aux 500.000 membres actifs de Mon Petit Gazon.

Convaincre les joueurs de Mon Petit Prono. "En comparant les adresses mail, on constate qu’il y a environ 300.000 joueurs de Mon Petit Prono qui ont déjà un compte MPG. Notre boulot de l’été, c’est d’arriver à convaincre les 500.000 autres", explique Martin Jaglin. Tous recevront début septembre un petit mail de la part de l’équipe du jeu avec un message simple : "Vous avez aimé Mon Petit Prono ? Pourquoi ne pas prolonger avec Mon Petit Gazon". "On estime que, de cette manière, on peut attirer au maximum un quart de ces 500.000 joueurs potentiels. Entre 10 et 20%, ce serait déjà bien", assure le cofondateur.

Pour autant, un tel développement en termes de joueurs ne bouleversera pas le travail quotidien des onze personnes qui font tourner Mon Petit Gazon. "On n’a pas besoin d’être plus, c’est le propre de l’économie numérique. Quand Facebook voulait racheter Snapchat pour trois milliards de dollars, il n’y avait que 50 employés ! Pour nous c’est pareil, même avec 500.000 joueurs de plus, on n’aurait pas besoin d’être beaucoup plus nombreux", explique Martin Jaglin. Pour accueillir les nouveaux "jardiniers", comme sont surnommés les membres, MPG a simplement "musclé" son infrastructure afin que les serveurs tiennent le coup lors des multiples connexions simultanées de joueurs.

Obligation de se renouveler. En plus d’attirer de nouveaux joueurs, Mon Petit Gazon cherche aussi à fidéliser son cœur de cible : les mordus de la Ligue 1. La nouvelle saison voit ainsi l’arrivée de nombreuses nouveautés, dont trois bonus qui permettent de donner un coup de pouce à son équipe. "On brainstorme entre nous et on se nourrit des idées de la communauté pour rester d’actualité", indique Martin Jaglin. D’où le bonus "Chapron rouge", inspiré par l’arbitre Tony Chapron, qui avait taclé un joueur nantais la saison dernière. "Quand on a vu ça, on s’est dit que c’était trop drôle pour ne pas en faire quelque chose. On a réfléchi et ça a donné un bonus qui fait que l’arbitre tacle au hasard un des 20 joueurs de champ (remplacé alors par un Rotaldo, ndlr)", replace le cofondateur, âgé de 30 ans.

Entendu sur europe1 :
On a une ligue au bureau. Ce n’est pas parce qu’on a créé le jeu qu’on n’est pas comme des gosses chaque lundi matin !

Un bonus risqué donc, puisqu’il peut se retourner contre le joueur qui l’utilise. "Cette idée de réciprocité est devenue importante pour nous. C’est elle qui a mené aussi à la création du bonus ‘Miroir’, qui retourne le bonus adverse contre lui. Idem pour la ‘Valise à Nanard’ (un but retiré à l’adversaire, ndlr) qui offre désormais cinq millions à la victime" sur la saison suivante, décrit Martin Jaglin. "En fait, on a 10.000 idées pour améliorer l’expérience de jeu." Des idées que l’équipe de développement pioche dans… Mon Petit Gazon. "On a une ligue au bureau. Ce n’est pas parce qu’on a créé le jeu qu’on n’est pas comme des gosses chaque lundi matin !"

Business is business. Mais il n’y a pas que le jeu dans la vie et les dirigeants de Mon Petit Gazon cherchent aussi à pérenniser leur business. D’où le partenariat noué cet été avec TF1 pour la Coupe du monde, et avec L’Équipe pour la nouvelle saison de Ligue 1. Désormais, les joueurs pourront choisir entre les notes de l’algorithme MPG et celles du quotidien sportif pour juger des performances de leurs joueurs ("le choix entre la machine et l’œil humain"). Et MPG affiche les actualités du journal pour informer ses joueurs. Un partenariat gagnant-gagnant qui offre de la visibilité à Mon Petit Gazon.