"Moi, investisseur aux îles Cook"

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Thomas Morel et Julien Pearce
TEMOIGNAGE - Un homme d'affaire dont le nom apparaît dans les "offshore leaks" s'explique.

Depuis jeudi, Le Monde dévoile peu à peu les noms de dizaines de personnes. Investisseurs, personnalités politiques ou grandes fortunes, tous détiendraient des comptes en banque dans des paradis fiscaux, que ce soit aux îles Caïman, aux Bahamas ou ailleurs encore. Parmi les noms cités par le quotidien du soir, on trouve notamment celui d'Alain Mallart. Cet entrepreneur, dont le nom apparaît dans une structure basée aux îles Cook, s'explique au micro d'Europe 1.

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"Un investissement, pas une fraude". A le croire, Alain Mallart n'a pas vraiment eu le choix. Son investissement aux îles Cook remonte aux années 90, quand il souhaitait participer au développement du groupe américain Caterpillar au Vietnam. "Pour être agréé par la maison-mère, il fallait obligatoirement en passer par ses propres structures. Je ne décidais pas du lieu où j'implantais ma structure, elle était déjà créée par Caterpillar. En tant qu'investisseur, j'aurais préféré une structure plus classique, qui aurait mieux protégé mes droits. Mais avais-je le choix ? Non."

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"Rien d'illégal". Pour autant, notre entrepreneur n'estime pas avoir tenté de frauder les impôts. "Je n'ai rien fait d'illégal, j'ai investi avec mon argent et je l'ai déclaré. Si je perdais tout, c'était mon argent, pas celui de l'Etat. Et si je gagnais, mes dividendes et plus-values étaient soumis à l'impôt français". Alain Mallart explique d'ailleurs avoir fait l'objet de plusieurs contrôles fiscaux : "j'ai été vérifié plusieurs fois par les impôts, mais je n'ai eu aucun problème", avoue-t-il. Selon lui, les révélations de ces jours-ci entretiennent un mélange des genres. "On est en train de mélanger les entrepreneurs avec les cachottiers qui, pour échapper à l'impôt, placent leur argent à l'étranger", s'inquiète-t-il.