Michelin va-t-il signer son retour en F1 ?

Michelin pourrait faire son grand retour en Formule 1 à compter de la saison prochaine.
Michelin pourrait faire son grand retour en Formule 1 à compter de la saison prochaine. © REUTERS
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Thomas Morel avec AFP , modifié à
AUTO - Le constructeur français de pneus s'est dit prêt à étudier un retour sur les pistes de F1.

L'info. Michelin fera-t-il bientôt son retour en Formule 1 ? Le groupe de Clermont-Ferrand, qui avait disparu des circuits depuis 2007, envisagerait un retour dès la saison prochaine. Ce week-end, en marge du Grand Prix de Spa-Francorchamps, en Belgique, un porte-parole de l'entreprise a annoncé que Michelin était "prêt à étudier un retour éventuel en Formule 1".

Changement d'avis. Fin 2006, le groupe clermontois avait quitté la Formule 1 après un désaccord sérieux avec la Fédération internationale automobile (FIA). Celle-ci souhaitait qu'il n'y ait plus qu'un seul fournisseur pour toutes les écuries, alors que Michelin souhaitait le maintien de la concurrence entre équipementiers. Mais les années semblent avoir érodé cette position. Lundi, dans les colonnes du Figaro, Pascal Couasnon, directeur de la compétition chez Michelin, a expliqué qu'une aventure en solo pourrait le tenter "du moment qu'il y a un challenge technique".

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Une autre philosophie pour les pneus. Le challenge technique, c'est justement l'objet du débat actuel entre la FIA et le fabricant de pneumatiques. En échange de son retour, Michelin demande des modifications du règlement de la Formule 1 afin de pousser à l'amélioration des pneus. A l'heure actuelle, en effet, celui-ci fait en sorte que les pneus soit de qualité médiocre, pour forcer les écuries à multiplier les passages aux stands. Avec parfois des ratés, comme en juin en Grande Bretagne, quand quatre voitures avaient vu leurs pneus éclater en pleine course.

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Cette philosophie, le constructeur auvergnat ne veut pas entendre parler : "Le pneu ne mérite pas l'image que l'on donne aujourd'hui en Formule 1, car c'est un objet hyper-technologique et on en fait quelque chose qui se jette", souligne encore Pascal Couasnon. Lui préférerait faire du pneu un outil d'économies pour les voitures, comme c'est déjà le cas dans d'autres courses automobiles. " En rallye, on a travaillé pour qu'on fasse chaque saison les mêmes distances en usant 20% de pneus en moins, ça fait déjà 40% d'économie en deux ans", explique-t-il.

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Sebastian Vettel, 930

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500 millions de télespectateurs. Pour Michelin, revenir en Formule 1 serait une formidable opportunité. La F1 est en effet la plus médiatisée des compétitions automobiles, avec plus de 500 millions de téléspectateurs dans le monde en 2012. Une présence sur les circuits offrirait donc une visibilité sans pareille au fabricant de pneumatiques. Michelin l'a d'ailleurs bien compris : "Nous savons ce que la F1 peut représenter, en termes de visibilité ", rappelait en juin Pascal Couasnon.

Pirelli n'a pas dit son dernier mot. Reste un obstacle à surmonter : Pirelli lui-même. L'équipementier italien n'a pas attendu le renouvellement de son contrat pour signer des accords commerciaux sur la fourniture de pneumatiques avec les écuries du circuit, et affirme que dix d'entre elles (sur un total de onze) ont déjà accepté. "Lancer un appel d'offres pour les pneus 2014 en septembre serait une farce", avertit ainsi Paul Hembery, directeur de Pirelli Compétition.