Mercedes : l'UE remet de l'eau dans le gaz (réfrigérant)

Dans le bras de fer qui oppose Paris et Berlin depuis le mois de juin au sujet de l'homologation des nouvelles Mercedes Classe A, B et SL, la France semble près d'obtenir gain de cause.
Dans le bras de fer qui oppose Paris et Berlin depuis le mois de juin au sujet de l'homologation des nouvelles Mercedes Classe A, B et SL, la France semble près d'obtenir gain de cause. © Reuters
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L'Europe soutient Paris dans sa décision d'interdire les nouvelles Classe A, B et SL non homologuées.

L'INFO. À la fin, c'est pas toujours l'Allemagne qui gagne. Dans le bras de fer qui oppose Paris et Berlin depuis le mois de juin au sujet de l'homologation des nouvelles MercedesClasse A, B et SL, la France semble près d'obtenir gain de cause. Alors que l'Hexagone était le seul pays à interdire ce produit phare, mais pas aux normes, de la marque à l'étoile, toute l'Europe pourrait suivre. Et Daimler, propriétaire de Mercedes, pourrait même être contraint de rappeler les véhicules déjà vendus. L'Union européenne a en effet plaidé pour des mesures en ce sens, à l'issu d'une réunion à Bruxelles mercredi.

>>> Comment en est-on arrivé là ? Décryptage.

Un gaz réfrigérant comme sujet explosif. Depuis le 1er janvier 2013, tous les constructeurs en activité sur le sol européen doivent se plier à une directive de Bruxelles, les obligeant à équiper leurs nouvelles gammes d'un gaz réfrigérant, utilisé dans le système de climatisation, moins polluant. Mais Mercedes ne l'a pas fait. Daimler, en effet, juge le nouveau gaz certes moins polluant que l'ancien, mais aussi plus dangereux : il serait plus inflammable après un accident. La marque allemande a donc commercialisé les Classe A, B et SL, sans les équiper.

La France tire la première. Conséquence de ce refus de se mettre aux normes : les nouveaux modèles de Mercedes se sont vus fermer le marché français en juin. La France, en effet, conteste la dangerosité du nouveau gaz, arguant que, dans le monde, seule Mercedes est arrivée à cette conclusion. Un gros coup dur pour la marque allemande, pour qui les modèles interdits représentent la moitié du marché hexagonal, soit environ 29.000 unités par an.

L’Europe se range derrière la France. Mardi, la Commission européenne a approuvé la décision de la France. Et mercredi, lors d'une réunion technique tenue à Bruxelles, les 28 Etats ont convenu que des mesures s'imposaient afin que tous les véhicules vendus dans l'UE soient en conformité avec le droit communautaire. Selon la Commission, ces mesures pourraient aller jusqu'au retrait des véhicules non conformes déjà vendus, "comme cela a déjà été fait par un Etat membre", a-t-elle ajouté, faisant référence à la France. Selon un responsable européen au fait des discussions, Bruxelles organisera de nouvelles entrevues franco-allemandes dans les semaines à venir pour trouver une solution.

Comment réagissent les autorités allemandes ?  Berlin est directement mise en cause par Bruxelles, puisqu'elle a autorisé Mercedes à vendre ses nouveaux modèles. La Commission européenne a donc donné à l'Allemagne jusqu'à mi-août pour justifier cette autorisation. Si Berlin n'y parvient pas, la Commission lancera une procédure d'infraction. Pour défendre cette autorisation, les autorités allemandes effectuent en ce moment des tests pour déterminer si le nouveau gaz est dangereux, comme le soutient Daimler, qui attend avec impatience le verdict.