Menace levée à Sodimatex

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Un accord a été trouvé entre la direction et les salariés, qui menaçaient de faire sauter l’usine.

Un accord de méthode a été conclu entre les salariés de Sodimatex à Crépy-en-Valois (Oise), qui menaçaient depuis jeudi de faire exploser leur usine pour réclamer de meilleures indemnités de licenciement, et la direction du groupe Trèves, a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi le préfet de l'Oise. "Le protocole d'accord est signé, le processus de conciliation redémarre et les menaces contre l'entreprise cessent", a expliqué le préfet. Dès mercredi, salariés et direction se réuniront pour négocier, en sous-préfecture de Senlis (Oise), laquelle doit présider un comité de suivi.

Prime de 21.000 euros

Après avoir quitté peu avant 20 heures très en colère la table de négociations entamées à la mi-journée, les salariés ont finalement repris les discussions vers 22 heures pour tenter de trouver un accord fixant le cadre des négociations. L'enjeu de fond: les conditions de départ des 92 salariés du site, dont la fermeture est programmée depuis un an. "Les salariés ont eu beaucoup de réponses à leur question, notamment sur la finalité et l’objetif des négociations", s’est félicité Arnaud Foubert, le maire de Crépy-en-Valois. "Depuis des mois, ils se heurtaient à un mur dans le dialogue et avaient perdu à juste titre confiance en toutes négociations avec la direction."


Les salariés réclament notamment une prime extra-légale de licenciement de 21.000 euros, semblable à ce qu'avaient touché leurs collègues d'une autre usine Sodimatex fermée en 2006. Mais "il n'y a pas de négociations sur les montants pour le moment" a toutefois souligné l'avocat de la direction, François Farmine, qui indique en creux que si "le fil du dialogue" a repris, beaucoup reste à faire.

"Un acte désespéré"


"Ce n'est pas fini, a toutefois prévenu Patrick Testar (CFDT), de l'intersyndicale. Si mercredi on n'arrive pas à des avancées positives, on a bien précisé à notre préfet qu'on débranche juste le détonateur, c'est tout". Les salariés menacent depuis jeudi de mettre le feu à une citerne de gaz qui pourrait faire exploser l'usine. Vendredi matin, ils ont disposé des cocktails molotov autour de cette citerne de près de 5 mètres de long, dont le gaz sert à approvisionner les chariots élévateurs. Plusieurs dizaines de CRS étaient encore postés autour du site vendredi soir.

Vendredi, le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a condamné "l'attitude inacceptable d'une minorité". Arnaud Foubert est moins sévère. "Je ne dénonce pas la méthode. Sur ce cas particulier, ce n’était d’ailleurs pas une méthode, c’était un acte désespéré", a estimé le maire de Crépy-en-Valois. "Dans ce cas extrême. Sans ce cas particulier, ces actes sont tout à fait explicables".