Manger à la SNCF : la fin de la malbouffe ?

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Sophie Amsili avec Laure Dautriche , modifié à
Pour en finir avec l'image du sandwich sous cellophane, la SNCF va proposer une carte plus haut de gamme.

"C'est vrai que je suis épais comme un sandwich SNCF", ironisait Renaud dans sa chanson "Marche à l'ombre" en 1980. La restauration des wagons-bars n'est pas réputée pour sa qualité gastronomique ni pour son prix, plutôt élevé. Mais la SNCF veut en finir avec cette image à bord des TGV et Intercités.

Un voyageur sur cinq achète à bord. Il y a urgence pour la compagnie ferroviaire : seulement un voyageur sur cinq achète à manger à bord du train. Avec un sandwich sous cellophane à 5,90 euros, les voyageurs interrogés par Europe 1 ne cachent pas leur mécontentement : "ce qui est abordable n'est pas bon", juge l'un d'eux. Une autre énumère "le pain mou, la salade insipide, les tomates à la peau épaisse, les carottes qui ressemblent à du plastique" et conclut : "ce n'est pas très goûteux, pas très original et c'est relativement cher". L'actuel prestataire, l'italien Cremonini, est, de plus, déficitaire depuis des années. C'est à la SNCF de combler le manque à gagner via une subvention.

Plus de produits frais et de qualité. Alors la compagnie ferroviaire veut reprendre la main sur la carte et proposer une restauration plus haut de gamme. "Le modèle de demain, ce sera davantage d'ultra-frais, davantage de produits de marque, du DailyMonop', Paul ou d'autres, et des pains d'extrêmement bonne qualité correspondant aux attentes des voyageurs", détaille Gildas Le Gouvello, représentant CFDT-restauration à la SNCF. "L'objectif, c'est que les gens arrêtent d'amener leur pique-nique dans le train et viennent au bar pour acheter" à manger, souligne de son côté Véronique Martin, représentante CGT.

Un investissement conséquent. La SNCF a donc lancé un appel d'offres pour trouver un nouveau prestataire, un contrat estimé à au moins 850 millions d'euros.. Si les résultats ne seront officiellement dévoilés que le 15 juillet, des sources proches du dossier indiquent que c'est la coentreprise Newrest Elior qui aurait été sélectionnée et que cette fois, c'est la SNCF qui achètera et vendra les produits pour son compte, via l'une de ses filiales. L'investissement sera conséquent : un million d'euros de plus par mois" selon Gildas Le Gouvello, mais la SNCF espère ainsi attirer de nouveaux clients.

Pas de baisse des prix. Attention toutefois, les prix ne devraient pas baisser, selon le syndicaliste. Pour pouvoir acheter son casse-croûte à bord, il faudra mettre le prix. D'où les doutes de la CGT, qui a voté contre l'appel d'offres : "avec la baisse du pouvoir d'achat, les gens regardent à deux fois avant d'aller au bar" du TGV, argue Véronique Martin. La nouvelle carte devra donc se montrer à la hauteur.