Maladie professionnelle : 60% des employeurs ne remplacent pas les absents

Les employeurs ne remplacent pas systématiquement les emplois en arrêt de longue durée
Les employeurs ne remplacent pas systématiquement les emplois en arrêt de longue durée © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP , modifié à
60% des employeurs répondent "non" à la question "avez-vous fait remplacer une personne en son absence pour cause d'accident du travail ou maladie professionnelle ?".

Une majorité d'employeurs (60%) n'a pas remplacé ses salariés absents à la suite d'un accident du travail ou à une maladie professionnelle en 2017, selon une étude* publiée jeudi.

Des salariés non-remplacés. À la question "avez-vous fait remplacer une personne en son absence pour cause d'accident du travail ou maladie professionnelle ?", 60% des employeurs ont répondu "non" en 2017, contre 44% en 2016, selon l'enquête des cabinets Atequacy, spécialisé dans la gestion des risques professionnels, et Singer avocats (droit du travail, droit de la sécurité sociale). 

Peu de remplacements définitifs. Aucune question ne permettant de préciser les raisons de ce choix, les responsables de l'enquête émettent l'hypothèse d'un surcoût financier, mais surtout "l'incertitude en terme de durée d'absence" et les contraintes juridiques liées à la reconduction de CDD. Lorsque les employeurs ont pourvu à un remplacement en 2017 il a été "définitif" dans 17% des cas, contre 5% en 2016, précise l'enquête.

Par ailleurs, deux tiers des entreprises interrogées ont déclaré "au moins" un accident du travail ou accident de trajet ou maladie professionnelle en 2017. Fait marquant, un tiers des entreprises interrogées a recensé des arrêts maladie liés aux risques psychosociaux (RPS), définis comme le "stress", la "dépression" ou le "burn out".

Peu de maladies liées au RPS qualifiées de professionnelles. Si 9% des arrêts maladie liés à ces RPS ont été qualifiés en accidents du travail en 2017 (contre 10% en 2016), 13% ont été reconnus en maladies professionnelles, soit deux fois plus qu'en 2016 (6%). Pour être reconnues comme maladies professionnelles, ces pathologies, non-référencées comme telles dans la classification officielle, doivent répondre à deux critères : être directement liées au travail et entraîner au moins 25% d'incapacité permanente, rappellent les initiateurs de l'enquête.

*Étude réalisée d'août à septembre par téléphone auprès de 300 entreprises de plus de 50 salariés de tous secteurs (893.634 salariés).