Mais quand vont baisser les impôts ?

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Alexis Toulon
Au cours des derniers jours, le gouvernement a évoqué des baisses d’impôts,  au risque de se perdre en effet d’annonce.

L’Elysée l’a glissé mardi : "Si on fait un petit geste pour les entreprises, on fera vraisemblablement un petit geste pour les ménages". Soulagement dans les foyers, les impôts pourraient baisser. Mais voilà de quoi hérisser les poils des ministres en poste à Bercy qui doivent jongler avec les déficits, les économies et les obligations européennes. Surtout que l’objectif affiché jusque là était une baisse de 0,3 point de la pression fiscale pour 2017, selon la trajectoire des Finances publiques. Dans ces conditions, difficile de savoir de quoi seront faites les prochaines feuilles d’imposition en France. Europe1.fr revient sur les dernières déclarations.

"Réduire les impôts sur les ménages dès 2015". Un sondage YouGov réalisé sur internet en novembre témoigne du ras-le-bol fiscal des Français : 68% jugent les hausses d’impôts injustifiées au regard de leur situation personnelle. L’Elysée leur a toutefois donné raison d’espérer mardi. En marge des vœux du président aux acteurs de l’entreprise et de l’emploi, un conseiller a laissé entendre que "si on peut réduire les impôts sur les ménages dès 2015, nous le ferons". La baisse d’impôt concernerait donc les revenus perçus en 2014.

"Baisser les impôts, à partir de 2016". L’idée de baisser les impôts avant la date prévue par la trajectoire des Finances publiques n’est pas neuve. Bernard Cazeneuve avait laissé entendre vendredi dernier sur Europe1 que des baisses d'impôts pourraient intervenir dès 2016. "Nous sommes dans une trajectoire qui, sur les trois ans qui viennent, va nous conduire à ne faire que des économies pour pouvoir, à partir de 2016, baisser les impôts", avait glissé le ministre délégué au Budget.

Cazeneuve : "nous tenons les dépenses"par Europe1fr

Une baisse "le plus rapidement possible". D’une seule voix, Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve sont cependant montés au créneau mercredi pour tempérer les propos élyséens de la veille. En substance : les baisses d’impôts dépendent de la croissance et des économies faites. "La formule c'est : plus d'économies plus vite, c'est moins d'impôts plus vite", a expliqué Bernard Cazeneuve sur France Info vendredi. Pierre Moscovici, invité sur RMC/BFMTV le même jour, a expliqué : "S'il y a du fait de la croissance et du fait des économies des marges de manoeuvre supplémentaires cela permettra d'agir plus vite sur les impôts". "Si une baisse est possible rapidement, évidemment que nous le ferons", a pour sa part expliqué Najat Vallaud-Belkcem devant la presse lors de son compte rendu du Conseil des ministres de mercredi, ajoutant : "Nous nous donnons tous les moyens pour le faire".

En clair, "wait and see" résument les ministres. Toutefois, le ministre de l’Economie a tenu à conclure par un "Ne soyons pas obnubilés par la fiscalité", qui tranche avec le "ras-le-bol fiscal" qu’il avait popularisé.

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