Logement : réunion de crise pour Apparu

"On ne met pas la main sur un quelconque magot du 1% logement, on discute sur l'utilisation des fonds du 1% logement ", s'est défendu mercredi sur Europe1 Benoist Apparu.
"On ne met pas la main sur un quelconque magot du 1% logement, on discute sur l'utilisation des fonds du 1% logement ", s'est défendu mercredi sur Europe1 Benoist Apparu. © MAXPPP
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et Olivier Samain et AFP , modifié à
Le secrétaire d'Etat rencontre mercredi les partenaires sociaux sur le 1% logement.

La tension monte. Le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu doit rencontrer mercredi les partenaires sociaux avec de nouvelles propositions autour de son projet de prélever 3,4 milliards d'euros sur trois ans sur les ressources d'Action Logement, géré paritairement par le patronat et les syndicats. Dans l'optique de financer la politique de la ville, l'Etat envisage en effet de mettre la main sur la cagnotte du 1% logement, une participation obligatoire des entreprises de plus de 20 salariés.

Très remontés, les gestionnaires du 1% logement espèrent ramener l'Etat à de meilleures intentions.

L'Etat trop gourmand ?

L'idée est d'autant plus tentante pour le gouvernement que cette ponction a déjà été mise en oeuvre ces dernières années. En 2009, le gouvernement a imposé par décret un prélèvement de 3,7 milliards d'euros sur trois ans. Rebelotte au printemps dernier. Benoist Apparu a annoncé le projet d'une nouvelle ponction de 3,4 milliards d'euros pour financer les chantiers de rénovations urbaines et les programmes d'amélioration de l'habitat privé.

Du côté des gestionnaires du 1%, la coupe est pleine et on espère un geste du gouvernement. "Le ministre a souhaité rencontrer en urgence les partenaires sociaux mercredi prochain afin de formuler de nouvelles propositions de financement", a ainsi indiqué Jean-Pierre Guillon, le président du conseil de surveillance de l'organisme qui chapeaute Action Logement, le nouveau nom du 1% logement. Selon lui, le gouvernement aurait renoncé à son projet initial d'effectuer un nouveau prélèvement exceptionnel de 3,4 milliards d'euros sur trois ans, face au tollé qu'il a provoqué.

Pour Apparu, un prélèvement justifié

Une annonce quelque peu surprenante puisque mercredi matin, Benoist Apparu a estimé qu'il n'y avait pas de quoi s'émouvoir de cette nouvelle ponction. Interrogé sur l'opportunité de mettre à contribution les entreprises pour financer la rénovation des quartiers, Benoist Apparu a argumenté :"le 1% logement, c'est une contribution des entreprises sur la masse salariale pour contribuer aux logements de salariés. Or les salariés vivent dans des quartiers anciens, en centre-ville, en périphérie de ville et les salariés, comme tous les Français, ont besoin de la rénovation urbaine".

Par ailleurs, le secrétaire d'Etat au Logement s'est défendu de vouloir mettre la main sur la collecte du 1% logement pour financer la politique de la ville. "On ne met pas la main sur un quelconque magot du 1% logement, on discute sur l'utilisation des fonds du 1% logement (...), évidemment nous le faisons en concertation avec les partenaires sociaux", a t-il plaidé.

Mais l'argument risque de mal passer chez les partenaires sociaux, qui ont reçu mercredi un soutien inattendu, celui de Christian Estrosi. Interrogé par Europe 1, le député UMP de Nice et ancien collègue de Benoist Apparu au gouvernement a estimé "qu'on ne pouvait prendre sur le dos des entreprises au risque de leur faire perdre de la compétitivité et pire encore sur le dos des salariés".