Taxis contre VTC : l'Etat va racheter les licences des taxis qui le souhaitent

Manifestation taxis
Des chauffeurs de taxis menaient encore des mouvements de protestation lundi matin © REMY GABALDA / AFP
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avec AFP , modifié à
Cette proposition doit faciliter le rapprochement entre taxis et VTC pour sortir du conflit qui les opposent.

Le secrétaire d'Etat aux Transports Alains Vidalies a présenté lundi sa feuille de route pour sortir de la crise qui oppose les taxis aux VTC, dans laquelle il retient pour la première fois le principe d'un fonds de garantie pour les taxis. La création d'un fonds de garantie financé par l'ensemble du secteur, qui reprend une proposition du médiateur Laurent Grandguillaume, doit permettre "le rachat par l'Etat des licences cessibles, pour les chauffeurs de taxis volontaires", souligne le document.

Une demande des chauffeurs de taxi. La proposition vise à rapprocher les deux activités. La plupart des chauffeurs de taxis rachètent ces licences à un collègue qui part à la retraite pour plusieurs dizaines (voire centaines) de milliers d'euros, en fonction de l'offre et de la demande. Ces licences, dont le prix a diminué depuis l'émergence des VTC, permettent de prendre des clients à la volée, de stationner aux bornes de taxis et dans les aéroports, et d'utiliser les voies de bus. Elles sont l'une des principales raisons pour lesquelles les chauffeurs dénoncent une concurrence déloyale de la part des services de type Uber, qui exercent sans.

"Globalement, cette feuille de route rentre dans les revendications des chauffeurs de taxis", s'est réjoui Nordine Dahmane, représentant FO-taxis. Début mars, les VTC avaient rejeté en bloc les propositions du député socialiste Laurent Grandguillaume. Au sujet d'un éventuel fonds de garantie pour les taxis qui cesseraient leur activité, les acteurs du secteur estimaient qu'il serait "incompréhensible que cela soit financé par les consommateurs et les nouveaux acteurs de la mobilité urbaine".

Plusieurs milliards d'euros ? Ce fonds aura pour objectif de "sécuriser le parcours professionnel des chauffeurs de taxis en leur garantissant une valorisation minimum de leur autorisation de stationnement (ADS)", et de "fluidifier le marché". Ses modalités seront décidées d'ici à cet été dans le cadre du groupe de travail. Le rachat de ces ADS par le fonds aboutira à leur retrait du marché. "Le montant garanti aura pour référence le prix d'acquisition, corrigé de l'inflation", précise le feuille de route. Ce qui peut représenter plusieurs milliards d'euros, selon le nombre de volontaires.

Alain Vidalies rencontrait lundi les représentants des chauffeurs de taxis, de VTC, de Loti (transport collectif à la demande) ainsi que des plateformes VTC, après plus d'un mois de discussions. "A l'issue de ces échanges, Alain Vidalies annonce le lancement de quatre groupes de travail et la mise en oeuvre de mesures immédiates", indique la feuille de route, qui assortit les différentes mesures d'un calendrier précis, qui court jusqu'à la fin de l'année.