L'Etat pourrait à terme reprendre la dette de la SNCF, confirme Le Maire

"D'ici la fin du quinquennat, nous pourrons envisager la reprise de la dette de la SNCF", mais cela "doit être un point d'aboutissement, pas un point de départ", a déclaré Bruno Le Maire
"D'ici la fin du quinquennat, nous pourrons envisager la reprise de la dette de la SNCF", mais cela "doit être un point d'aboutissement, pas un point de départ", a déclaré Bruno Le Maire © Patrick KOVARIK / AFP
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avec AFP , modifié à
La dette de la SNCF s'élève aujourd'hui à près de 47 milliards d'euros. Si Bruno Le Maire n'a pas exclu la possibilité de la combler, il entend d'abord mener la réforme du rail à son terme.

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a confirmé mardi que l'Etat pourrait reprendre à son compte la dette de la SNCF, actuellement proche de 47 milliards d'euros, sans toutefois préciser dans quelle proportion.

La réforme d'abord. "D'ici la fin du quinquennat, nous pourrons envisager la reprise de la dette de la SNCF", mais cela "doit être un point d'aboutissement, pas un point de départ", a déclaré Bruno Le Maire, invité de l'émission Les 4 Vérités, sur France 2. "Ça veut dire que, une fois qu'on aura fait la transformation de la SNCF, une fois qu'on aura transformé le statut des cheminots, dans le respect des cheminots et du travail qu'ils font, une fois qu'on aura permis à la SNCF de renouer avec les bénéfices (…) nous pourrons envisager de reprendre la dette", a-t-il ajouté.

"On va droit dans le mur". Interrogé sur la part que l'Etat pourrait reprendre à son compte, Bruno Le Maire a botté en touche, se contentant d'affirmer avoir pour objectif que le contribuable ait à terme "moins à payer", grâce à l'amélioration de la situation financière de la SNCF. "Aujourd'hui, la SNCF perd trois milliards d'euros par an. On ne peut pas continuer comme ça, on va droit dans le mur", a insisté le ministre, jugeant nécessaire que le groupe public soit "plus compétitif".

En présentant lundi son projet de réforme de la SNCF, le Premier ministre Edouard Philippe a assuré que l'Etat prendrait "sa part de responsabilité" dans le traitement de la dette ferroviaire, sans préciser non plus le montant de la dette qui pourrait être repris par l'Etat.

"Aller vite" mais sans passer "en force". Le projet de réforme, qui prévoit notamment la fin du statut de cheminot pour les nouvelles recrues, a suscité de vives réactions chez les syndicats, qui se sont dits prêts à une grève "dure" et reconductible pour s'opposer au plan de l'exécutif. Interrogé sur la menace d'un long conflit social, Bruno Le Maire a nié toute volonté de s'engager dans un "bras de fer" et de passer "en force". "Ça fait 30 ans qu'on recule devant la transformation nécessaire de la SNCF, ça fait 30 ans qu'on voit les lignes se dégrader". Nous avons la "volonté d'aller vite parce qu'on ne peut pas attendre pour transformer la SNCF", a-t-il justifié.