Les vacanciers ont boudé les hôtels en juillet

La station balnéaire de Cabourg, dans le Calvados.
La station balnéaire de Cabourg, dans le Calvados. © Maxppp
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Sophie Amsili et Ariane Lavrilleux
Malgré le retour du beau temps, la fréquentation des hôtels a baissé en moyenne de 7 %.

Les chiffres. La grisaille a finalement laissé la place au soleil mi-juillet. Mais cette embellie n'a pas suffit à redonner des couleurs au secteur du tourisme en France. Après un été 2012 déjà en très fort recul, la saison 2013 s'annonce encore pire. 900.000 français auraient renoncé à prendre des vacances en juillet. Résultat, la fréquentation des hôtels a baissé en moyenne de 7 %, parfois de plus de 10 % sur le littoral. La chute peut même atteindre 30 % dans certains établissements montagnard ou champêtre loin du littoral, selon l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, le principal syndicat du secteur.

"La crise est plus forte que la météo". Le mauvais temps a d'abord plombé l'activité pendant la première quinzaine de juillet. Mais le retour du beau temps par la suite n'a pas suffi à inverser la tendance. "On pouvait espérer, avec une exceptionnelle météo comme nous l'avons eue, une accélération des réservations de dernière minute", souligne Didier Arino, directeur du cabinet de conseil Protourisme au micro d'Europe 1. "Cela n'a pas été le cas cette année. La crise est plus forte que la météo." Le professionnel constate "une baisse dans tous les modes d'hébergement et dans toutes les régions françaises". Il note même "une nouveauté cette année" : "même les destinations réputées ensoleillées, notamment de la côte méditerranéenne, sont aussi touchées par cette crise".

A Paris comme dans le sud de la France, "vous trouvez encore des chambres", note également Marcel Benezet, représentant du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat)  interrogé par Europe 1. "Cela veut dire que les gens se reçoivent entre eux, n'ont pas peur de trouver sur Internet des gens qui louent des chambres pour passer 4 jours à Paris. C'est la débrouille, mais pas l'hôtel."

Les campings s'en sortent un peu mieux. Des restaurants parisiens enregistrent même des chutes de 30%. Les campings, eux, s'en sortent un peu mieux. "La première quinzaine a été mauvaise, la deuxième quinzaine comme un petit mois de juillet normal",  constate Guylhem Féraud, président de la Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air, pour Europe 1. Problème, les vacanciers sont arrivés à la dernière minute, à la fin du mois et surtout moins longtemps : "il y a une baisse de la durée de séjour d'un jour, un jour et demi, donc ça diminue la fréquentation de 10%. Il faudrait 10% de clients en plus mais ça n'est pas le cas."

Heureusement, le mois d'août s'annonce moins catastrophique, les hébergements touristiques affichant des taux de réservation autour de 90%. Un soulagement, même si ce ne sera pas suffisant pour rattraper deux étés moroses : "on peut déjà estimer que cette année sera en fort retrait avec un mois d'août qui atténuera la baisse mais qui ne permettra pas de rattraper le retard", résume Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme.