Les taxis low cost devant la justice

La compagnie Easy Take est accusée par les autres taxis de pratiquer la maraude, ce qui leur est interdit.
La compagnie Easy Take est accusée par les autres taxis de pratiquer la maraude, ce qui leur est interdit. © MAXPPP
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avec agences
Les taxis du Vaucluse demandent la cessation d'activité de leurs concurrents à bas prix.

Les taxis les accusent de concurrence déloyale. Le syndicat des artisans taxis du Vaucluse a demandé mardi à la Cour d'appel de Nîmes de prononcer soit "la cessation d'activité" de la société de transport à bas coûts Easy Take, lancée en 2010 à Avignon, soit l'interdiction d'exercice de son activité.

Deux semaines auparavant, ils avaient été des centaines à manifester à Avignon pour dénoncer l'apparition de ces nouveaux concurrents à bas coûts. Difficile de faire le poids face à des prix forfaitaires valables pour une à quatre personnes, 24h/24, sept jours sur sept et sans supplément bagages, soit sept euros par kilomètre contre 13 euros pour un trajet similaire en taxi traditionnel.

Une concurrence loyale ?

En novembre dernier, le Tribunal de grande instance d'Avignon, saisi par les taxis, avait condamné Easy Take pour avoir exercé jusqu'à fin mars 2010 sans immatriculation. Mais, sur le principe, la concurrence avait été jugée loyale.

Selon le syndicat, dans la cité des Papes, Easy Take a entraîné une chute de l'activité de 30% des taxis locaux. L'entreprise, qui veut se développer sur Nîmes, Cavaillon et Montpellier, a vu le jour dans le cadre de la loi de développement et de modernisation des services touristiques. Cette loi de 2009 a simplifié le régime juridique des voitures de tourisme avec chauffeur, qui ne nécessite plus de licence, délivrée par le préfet, mais une simple déclaration.

Des taxis sur réservation

Mais l'avocat du syndicat de taxis en a fait mardi devant la cour un argument juridique et souligné que les chauffeurs "low cost" ne disposaient pas de licence personnelle. Il a également souligné que la taille des véhicules, floqués, n'était pas conforme aux textes, et affirmé que les chauffeurs pratiquaient la maraude. Or les courses ne doivent être effectuées que dans le cadre d'une réservation.

Un dernier argument réfuté par Easy Take. Selon Me Scapel, l'avocat d'Easy Take, aucun procès verbal produit par le syndicat ne fait "état de prise en charge sur la voie publique". La cour d'appel de Nîmes a mis sa décision en délibéré au 19 avril.