Les taxis en ont ras la borne

Les chauffeurs de taxi protestent notamment contre la flambée du prix des carburants.
Les chauffeurs de taxi protestent notamment contre la flambée du prix des carburants. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Des milliers de taxis ont manifesté mercredi contre la hausse des carburants.

Ils ont réclamé un coup de pouce de l'Etat. Les chauffeurs de taxi ont manifesté mercredi dans plusieurs villes de France, à l'appel de trois fédérations, pour protester notamment contre la flambée du prix des carburants et la dérèglementation de la profession. Tour de France des mobilisations.

Ces opérations escargot, menées à l'appel de la Fédération nationale des artisans du taxi (FNAT), la Fédération française des taxis de province (FFTP) et de la Fédération nationale des taxis indépendants (FNTI), ont provoqué des embouteillages géants, notamment à Marseille, Lyon, Toulouse et Lille.

En Ile-de-France, les opérations escargot ont eu lieu sur certaines portions des autoroutes A1, A4, A6, A13 et A15. A Lyon, une des villes les plus touchées par la mobilisation, environ 650 chauffeurs de taxis venant de toute la région Rhône-Alpes mais aussi d'Auvergne et de Bourgogne se sont rassemblés devant le stade de Gerland pour une "marche lente" en direction de la préfecture.

Des opérations escargot ont également été menées à Toulouse, Lille, Vannes et Orléans perturbant le trafic. A Toulouse, environ 200 artisans taxis étaient mobilisés dans le calme et certains points du périphérique étaient déjà paralysés avant 8 heures, heure de pointe dans les accès à la 4e ville de France. Les accès à l'aéroport étaient également perturbés. Dans le Morbihan, trois cortèges rassemblant plus de 200 taxis-ambulanciers ont convergé vers Vannes à vitesse réduite. En région Centre, une cinquantaine de taxis venus de plusieurs départements se sont retrouvés à Orléans.

"Halte au racket"

A Marseille, un millier de taxis étaient dans le centre-ville. Deux cortèges ont convergé vers la préfecture, où ils ont été reçus pour exposer leurs griefs. Sur les banderoles tenues par les chauffeurs, on pouvait lire "halte au racket" et "halte à la concurrence déloyale".

En région Centre, une cinquantaine de taxis venus de plusieurs départements se sont retrouvés à Orléans. Une trentaine d'artisans-taxis alsaciens ont organisé en milieu de journée une opération escargot entre Mulhouse et Strasbourg. Et à Bordeaux, près de 300 taxis ont bloqué l'aéroport de Mérignac, empêchant les non-grévistes de travailler.

"Qui signerait pour travailler 12 heures par jour et toucher moins que le Smic à la fin du mois ?, s'est insurgé un chauffeur au micro d'Europe 1.

"On gagne moins qu'une femme de ménage" :

Le prix du carburant au cœur du problème

Les artisans taxis dénoncent "la non compensation du remboursement de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) alors que le carburant a augmenté de 30% en un an". La détaxe de la TIPP a été supprimée en 2008.

Les fédérations s'élèvent aussi contre la concurrence des voitures de tourisme avec chauffeur, ou "taxis low cost", qu'ils jugent déloyale, et le coût considéré comme trop élevé de nouveaux équipements, comme la borne lumineuse sur le toit pour signaler si le taxi est libre ou occupé. La FNAT représente à elle seule plus de 30.000 taxis, soit les deux-tiers de la profession, selon son site Internet.

"La première des mesures qu'on réclame, c'est les promesses qui nous avaient été faites, au moment où on a eu les trois-quarts de la détaxe des carburants. Le fait de ne pas avoir cette taxe, nous permettait de ne pas augmenter nos tarifs", a déclaré sur Europe 1 Jean- Claude Françon, président de la fédération nationale des taxis indépendants. Il devait être reçu en début d'après-midi au ministère de l'Intérieur.