Les taxis auront leur voie pour desservir les aéroports de Paris

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TRAFIC - C’était une revendication des chauffeurs de taxi pour pouvoir rallier plus rapidement Paris et proposer des tarifs plus prévisibles.

Pour un voyageur débarquant dans un aéroport parisien, connaitre le temps de trajet en taxi jusqu’à la capitale relève de la loterie, surtout en heure de pointe. Mais cette incertitude appartiendra bientôt au passé : le gouvernement a annoncé vendredi que des voies réservées aux bus et aux taxis seront mises en service au printemps sur les deux autoroutes d'Ile-de-France qui relient Paris aux aéroports de Roissy et d'Orly, l'A1 et l'A6a : une décision qui pourrait permettre la mise en place de forfait afin que les clients puissent savoir quelle sera la facture finale avant même de monter en voiture.

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Une voie réservée pendant les heures de pointe. "Pendant les heures de pointe du matin, les jours ouvrés, une voie sera exclusivement dédiée aux bus et aux taxis sur ces axes (l'A1 et l'A6, ndlr), assurant à l'ensemble des usagers des temps de parcours fiables et maîtrisés", a annoncé vendredi le secrétariat d'Etat aux Transports. Avant de préciser que les travaux d’aménagement ont déjà commencé que "la mise en service des nouvelles voies est prévue à la fin du mois d'avril pour l'autoroute A1 et fin mai pour l'autoroute A6a".

A quoi ressembleront ces voies réservées ? Des portiques seront mis en place pour avertir les automobilistes et une signalisation au sol permettra de faire la distinction avec les autres voies. Un système similaire existe en Californie, à Montréal ou encore en Espagne.

Mais au fait, pourquoi créer une voie à part ? Pour les bus, le principe est clair : inciter les usagers à privilégier les transports en commun, avec la promesse que ce trajet en bus sera plus rapide qu’avec un véhicule particulier. Ce qui devrait réduire le trafic et donc le fluidifier. Selon ce même principe, la région Ile-de-France milite pour que les voitures avec plusieurs voyageurs puissent à terme aussi emprunter ces voies, d’autant que la plupart des véhicules ne transportent aujourd’hui que leur conducteur pour les trajets quotidiens. Le véhicules "propres" pourraient également les utiliser.

Pour les taxis, l’enjeu est double : il y a bien sûr le gain de temps, mais pas seulement. Le gouvernement milite en effet pour la création d’un forfait aéroport, qui permettrait au client de savoir à l’avance combien il paiera exactement. Ce qui éviterait les mauvaises surprises et permettrait de s’aligner sur de nombreuses autres capitales, où ce système est la règle. Mais les chauffeurs de taxis refusaient d’y réfléchir tant que le temps de trajet entre les aéroports et Paris est très aléatoire : car avec un forfait, si le trajet s’éternise à cause du trafic, ces derniers sont perdants. Grâce à la création de voies réservées, ce temps de trajet devrait être plus facilement anticipé.

"Il fallait un temps prévisible pour connaitre le coût d’un trajet, la création d’une voie réservée était donc une condition préliminaire. Cela permet d’affiner le forfait de la manière la plus juste pour que le client soit gagnant mais que le taxi s’y retrouve aussi", a précisé à Europe 1 la Fédération nationale du Taxi (FNDT). Les syndicats de taxi vont donc désormais rouvrir ce dossier, la Fédération nationale des artisans du Taxi a même rendez-vous dès mardi au ministère de l’Intérieur. Reste à savoir quel est le juste prix, une question d’autant plus difficile que certains syndicats sont contre le principe d’un forfait, à l’image du SDCTP.

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