Les salariés de Sony sont "résignés"

Le géant japonais a décidé de supprimer 10.000 postes d'ici 2013
Le géant japonais a décidé de supprimer 10.000 postes d'ici 2013 © REUTERS
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et Frédéric Michel, correspondant en Alsace. , modifié à
Le groupe veut supprimer 10.000 emplois. Les salariés de l'usine de Ribeauvillé appréhendent. 

C'est un vent d'inquiétude qui souffle sur les salariés de Sony. Le géant japonais a annoncé, jeudi, la suppression de quelque 10.000 postes d'ici 2013. Une suppression qui vise à pallier les 5 milliards d'euros de pertes du groupe électronique sur l'exercice 2011-2012. Alors que le géant japonais reste pour l'instant très discret sur les sites impactés, les 400 salariés à Paris s'inquiètent, tout comme les 600 salariés alsaciens qui s'interrogent sur la poursuite de l'activité à Ribeauvillé, en Alsace.

5 plans sociaux en 10 ans

De la colère mais aussi de la lassitutde. "Nous ne sommes pas tellement angoissés en fait", confie l'un d'eux, avec un brin d'ironie au micro d'Europe 1. Et pour cause, après cinq plans sociaux en moins de dix ans, beaucoup d'ouvriers sont résignés. "On a l'habitude de ces plans", poursuit-il. Il y a quatre ans, Sony avait encore supprimé quelque 16.000 emplois.

Dans les années 1980, quelque 2.000 employés travaillaient sur le site de production de Ribeauvillé. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 550, et fabriquent des cartes électroniques, principalement pour les entreprises locales. Plus aucun produit n'est estampillé "Sony".

"Sony n’a d’autres choix que de revoir son périmètre d’activités et de réduire ses coûts fixes", a quant à lui justifié le patron du groupe, Kazuo Hirai, lors d’une conférence de presse à Tokyo. "Ma mission est de redresser Sony ", a-t-il encore insisté, s’attardant notamment sur la nécessité de renforcer le cœur du groupe, les appareils électroniques grand public, dans le rouge depuis des années

"Plus aucun produit n'est estampillé "Sony""

"On dit qu'on est trop chers, mais derrière, quand on regarde ce qui se passe en Chine, on voit très bien comment ils travaillent, dans des conditions innommables, et si on veut continuer à vendre en France, ça veut dire qu'il faut des consommateurs, des consommateurs qui aient la capacité d'acheter ces produits-là", s'inquiète un représentant syndical FO au micro d'Europe 1. Et pour cause, ce sont les unités françaises et européennes, jugées moins rentables par la direction de Sony, qui sont principalement visées par cette restructuration. "Aujourd'hui si on délocalise encore une fois des emplois, on ne sera plus en capacité demain d'acheter ces produits", poursuit-il.

La direction française de Sony pourrait dévoiler ses plans la semaine prochaine. Un comité d'entreprise exceptionnel et un CE du site parisien sont prévus jeudi 19 avril dans la capitale.