Les revenus des PDG du CAC 40 s’envolent

En sept ans, la rémunération des PDG du CAC 40 a augmenté de 20 %.
En sept ans, la rémunération des PDG du CAC 40 a augmenté de 20 %.
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avec agences , modifié à
Les grands patrons voient leurs revenus progresser, en moyenne, trois fois plus vite que les salariés.

La fracture salariale s’installe durablement. Entre 2003 et 2010, les patrons du CAC ont été en moyenne trois fois plus augmentés que leurs salariés. C'est ce qui ressort d'une étude publiée par le mensuel L’Expansion mercredi.

Un revenu 186 fois supérieur au salaire moyen français

En sept ans, la rémunération des PDG du CAC 40 a augmenté de 20 %, hors inflation. De quoi laisser songeurs leurs salariés. D’après les calculs de L’Expansion, les 4,7 millions d’employés de ces entreprises voient globalement leurs paies varier d’à peine 1 %.

"Les écarts se creusent entre le général en chef et ses ouvriers, ses employés et même ses cadres", observe le mensuel. Mais toutes les entreprises du CAC40 ne sont sur un même pied d’égalité. Des disparités existent entre certaines d’entre elles. A titre d’exemple, dans des entreprises comme Bouygues ou Vivendi, le patron a perdu du pouvoir d’achat lorsque les revenus de la base ont augmenté.

L’Expansion a ensuite additionné toutes les rémunérations versées aux très grands patrons. C’est-à-dire qu’au salaire de base et aux bonus ont été ajoutés les gains sur les stock-options, les actions gratuites, les dividendes et les jetons de présence. Le verdict est sans appel. On note une augmentation de 19 % par rapport à l’année précédente pour les PDG du CAC. Chacun reçoit en moyenne 4,2 millions d’euros, soit cent quatre-vingt-six fois le salaire moyen français.

Le Top 5 du CAC 40

Le PDG du CAC 40 le mieux loti est Jean-Paul Agon. 10 fois millionnaires en 2011, le patron de l’Oréal est le seul à franchir la barre symbolique des 10 millions d’euros en 2010. Le patron de l’Oréal est talonné par Bernard Arnault. Le dirigeant de LVMH totalise plus de 9,7 millions d’euros. C’est Gilles Pelisson, l’ex-PDG d’Accor qui ferme la marche. Officiellement révoqué le 15 janvier 2011, l’homme d’affaires a bénéficié, après cinq ans de services, d’une indemnité de 5 millions d’euros. Le groupe a doublé son bonus en 2010, le portant à 1,5 million d’euros.

Les plus gros écarts Salariés-Patrons

L’entreprise Renault remporte la palme du plus gros écart observé. Entre 2003 et 2010, le salaire du PDG a augmenté de 328% quand la masse salariale par personne n’a progressé que de 15%. Carlos Ghosn a vu son salaire multiplié par quatre par rapport à celui de son prédécesseur, Louis Schweitzer, alors que l’entreprise a perdu 22.000 salariés depuis 2003, souligne L’Expansion.

EDF n’est pas en manque puisque le salaire du PDG a augmenté de 192%, pendant que la masse salariale a connu une embellie de 15%.

Des éléments d’explication

La hausse de la Bourse contribuerait très largement à cet envol. Bernard Arnault, le patron de LVMH, le plus copieusement « stocké » du CAC40 avec 240 millions de gain potentiel, doit tout à la hausse de 40% accomplie par son titre depuis un an, rapporte L’Expansion.

La généralisation des actions gratuites expliquerait aussi ce boom. Les deux tiers du top 40 bénéficient de cette nouvelle forme de gratification. Une véritable manne financière. "Une action ne tombant jamais à zéro, elle assure un gain certain à condition de remplir des conditions de performances financières", a expliqué Jean Lambrechts à L’Expansion.