Les responsables d’EADS devant le gendarme de la Bourse

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L’AMF a démarré lundi ses auditions à huis clos de responsables du groupe EADS, suspectés de délits d’initié.

"Je viens ici serein et j'ai toute confiance dans la juridiction de l'AMF à qui mes avocats ont remis tous les éléments qui démontrent mon innocence", a assuré lundi Noël Forgeard, l'ex-coprésident du groupe européen aéronautique et de défense EADS, avant le début de son audition à huis clos devant l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Noël Forgeard, qui a réalisé une plus-value de 3,7 millions d'euros en vendant les 9 et 15 mars 2006 293.000 stock-options d'EADS, est la principale personne visée par l'AMF, le gendarme de la Bourse.

Mais, au total, 17 anciens et actuels dirigeants d'EADS ou d'Airbus et des représentants des groupes allemand DaimlerChrysler et français Lagardère, les deux principaux actionnaires d'EADS, vont être entendus par l'AMF de lundi à vendredi.

Ils sont soupçonnés de s'être enrichis indûment en 2005 et 2006 en vendant leurs actions, alors qu'ils avaient connaissance du retard du très gros porteur d'Airbus, l'A380, de la révision du projet de long-courrier A350 et de perspectives financières d'EADS plus mauvaises que prévu.

Lors de cette première journée, l'un des avocats des parties concernées a plaidé l'incompétence de l'AMF, selon une source proche du dossier. La holding EADS ayant son siège aux Pays-Bas, cette affaire est du ressort du gendarme boursier néerlandais et non de celle de la France, a-t-il fait valoir. Un autre avocat a mis en exergue le fait que l'AMF ne respectait pas à la lettre la directive européenne sur les abus de marchés, moins sévère que l'AMF.

L'AMF, qui veut se prononcer d'ici la fin de l'année, peut décider, à l'encontre des auteurs de délit d'initiés, une amende pouvant aller jusqu'à dix fois le profit réalisé. Une enquête judiciaire est par ailleurs en cours.