Les principales déclarations de Hollande

François Hollande a notamment annoncé jeudi son intention de faire appel à des fonds étrangers pour financer le grand plan d'investissements pour 10 ans attendu avant l'été.
François Hollande a notamment annoncé jeudi son intention de faire appel à des fonds étrangers pour financer le grand plan d'investissements pour 10 ans attendu avant l'été. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
ZOOM - Le chef de l’État s'est livré jeudi à la deuxième conférence de presse de son quinquennat.

L'offensive. "Je réédite ici devant vous, en prenant mes risques mais aussi mes responsabilités, que la courbe du chômage peut s'inverser d'ici la fin de l'année." Dans la tourmente, François Hollande garde son cap. Le chef de l’État se livrait jeudi à la deuxième conférence de presse de son quinquennat. Il y a défendu son bilan, et assuré que la France avait toujours "les moyens de se hisser au meilleur niveau". Une condition : "passer à l'offensive", ce qui sera même le crédo de "l'an II du quinquennat". Comment compte-t-il y parvenir ? On vous résume les annonces à retenir.

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SUR LA FRANCE

• Un élargissement des contrats d'avenir et de génération. François Hollande a demandé jeudi une mise en œuvre plus large des emplois d'avenir et des contrats de génération. Le président de la République a ainsi annoncé que les premiers, destinés aux jeunes sans qualifications, seraient élargis au secteur privé, "notamment au tourisme et aux services à la personne". L'objectif est d'en créer 100.000 d'ici la fin de l'année. Au sujet des contrats de génération, projet phare de la campagne présidentielle consistant à embaucher un jeune en conservant un senior, François Hollande en prévoit 75.000 en 2013. Comment ? En étendant le principe "à la création d'entreprise, à l'installation, y compris des agriculteurs".

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• Un plan d'investissement sur 10 ans. François Hollande entend faire appel à des fonds étrangers pour financer un grand plan d'investissements pour 10 ans, prévu avant l'été. "Tout ne peut pas venir de l’État et, donc, pour financer ces investissements d'avenir, nous devrons aussi aller chercher le secteur privé, le partenariat, des capitaux extérieurs, des fonds d'investissement, parfois même de l'étranger", a-t-il développé. Des fonds pour quel sorte de plan ? "J'ai demandé à Jean-Marc Ayrault de présenter un plan à la fin du mois de juin [sur quatre domaines] : le numérique, la santé, la transition énergétique, les grandes infrastructures de transport", a détaillé le chef de l’État.

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• Une réforme pour réorienter l'épargne. "Il convient de mieux orienter l'épargne des Français vers l'investissement productif", a reconnu le chef de l’État. "Trois mesures seront prises dans cette direction", a-t-il ajouté. Lesquelles ? "L'assurance-vie sera réformée pour que les fonds puissent être davantage affectés aux fonds propres des entreprises. Un plan d'épargne action pour les PME sera créé avec des dispositifs incitatifs. Enfin, l'imposition des plus-values mobilières sera révisée". "Ces règles, celles que j'ai déjà posées, vaudront pour tout le quinquennat. Il n'y aura pas de zig zag, il n'y aura pas d'aller et retour", a promis François Hollande.

• Amnistie sociale : dans des cas exceptionnels. Le président de la République François Hollande a confirmé ne pas "être favorable aux loi d'amnistie", tout en se disant "prêt à regarder un certain nombre de situations". "Il est exact que Jean-Luc Mélenchon était venu me présenter un certain nombre de situations que nous pourrons regarder, pas nécessairement dans une loi d'amnistie d'ailleurs", a-t-il déclaré, sans plus de précision.

• Le droit de vote des étrangers après les municipales. Outre l'économie, François Hollande a également annoncé en filigrane un calendrier pour le droit de vote des étrangers aux élections locales. Le texte sera présenté "après les élections municipales, comme cela il n'y aura plus d'enjeu, il sera soumis au Parlement et le Parlement en fera l'adoption s'il le souhaite", a développé le chef de l’État.

SUR L'EUROPE

• Un gouvernement économique européen. "Mon devoir est de sortir l'Europe de la langueur et de réduire la désaffection des peuples", a martelé François Hollande, annonçant plusieurs propositions qu'il va soumettre à l'Union européenne. "Mon premier point c'est d'instaurer un gouvernement économique avec les autres pays de la Zone euro, qui se réunirait tous les mois autour d'un véritable président nommé pour une durée longue et qui serait affecté à cette seule tâche". Ce gouvernement débattrait ainsi des "principales décisions de politique économique, harmoniserait la fiscalité, commencerait à faire acte de convergence sur le plan social, par le haut, et engagerait un plan de lutte contre la fraude fiscale."

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• Une union budgétaire en Europe. Le président de la République a également appelé à "une nouvelle étape de l'intégration européenne, avec une capacité budgétaire qui serait attribuée à la Zone euro, et la possibilité, progressivement, de lever l'emprunt". Le chef de l’État a développé ses arguments, pour tenter de convaincre ses partenaires européens, notamment l'Allemagne. "L'idée européenne exige le mouvement, sinon, elle tombe, elle s'efface, de la carte du monde et même de l'imaginaire des peuples. L'Allemagne a dit qu'elle était prête à une union politique. La France est disposée à donner un contenu à cette union politique", a détaillé le président de la République, se donnant "deux ans pour y parvenir".

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© Reuters

• Une "initiative pour l'avenir". Le chef de l’État a également présenté jeudi une "initiative européenne tournée vers les générations futures avec un plan pour l’insertion des jeunes". "Mobilisons tout de suite les 6 milliards d'euros prévu par l'Union européenne, au lieu d'attendre le cadre financier, en 2014", a proposé François Hollande, qui "soumettra" cette proposition à Bruxelles. "Toujours dans cette initiative pour préparer l'avenir, l'Europe définirait une stratégie d'investissement, notamment pour les nouvelles industries et les technologie de communication", a ajouté le président.

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• Une "communauté européenne de l'énergie". François Hollande a, enfin, plaidé pour la mise en place d'une "communauté européenne de l'énergie, destinée à coordonner tous les efforts pour les renouvelables." "Alors que l'Europe a des pays qui n'ont pas les mêmes stratégies énergétiques, et bien ensemble, ils auraient assurer la transition énergétique", a détaillé le chef de l’État.