Les nounous désormais plus chères

© MAXPPP
  • Copié
, modifié à
La fin de l'exonération des charges pour les services à la personne se fera bientôt sentir.

La loi a été votée en décembre dernier, mais ce n'est qu'à la fin de ce mois de janvier que familles et associations qui emploient des aides à domicile vont en sentir concrètement les effets. La loi de finance 2011 a mis fin à l'exonération de charges pour les services à la personne. Conséquence, une facture plus élevée pour les employeurs.

15% d'augmentation

La fin de la réduction de 15 points des charges sociales va ainsi se traduire par une hausse de 10 à 15% du coût pour les particuliers. Pour une personne employée à temps plein et payée 1.500 euros net par mois, un particulier pouvait économiser jusqu'à près de 500 euros grâce aux exonérations, estime Le Parisien dans son édition de lundi. A partir de ce mois-ci, il faudra compter avec moins de 200 euros d'exonération, des chiffres confirmés à Europe1.fr par l'association Familles Rurales.

Un surcoût énorme pour les familles, souvent à faibles revenus, qui emploient directement une aide à domicile dont elles ne peuvent se passer. "On ne parle pas du cadre supérieur qui emploie une femme de ménage parce qu'il a la flemme de repasser ses chemises, mais de familles modestes", insiste Emmanuel Rodriguez de la Fédération des Associations de l'Aide Familiale Populaire (Fnaafp), interrogé par Europe1.fr.

Les associations aussi concernées

Les particuliers ne sont pas les seuls concernés, martèle la quinzaine d'associations qui proposent des aides à domicile, regroupées dans le Collectif de l'aide à domicile. Leurs employés aussi sont menacés puisque leurs salaires bénéficiaient également de l'exonération de charges.

Beaucoup de familles et d'associations, déjà exsangues, ne pourront pas supporter une telle charge supplémentaire, dénonce le collectif. "Depuis un an, chacun puise dans ses fonds propres pour survivre mais ça ne peut pas continuer comme ça. En 2011, on ne va pas pouvoir absorber le surcoût", dénonce l'association Familles Rurales. Le collectif d'associations estime à 2% ce surcoût : intenable pour des structures déjà en déficit, explique à Europe1.fr Matthias de Chassey, de Familles rurales. Selon Emmanuel Rodriguez, la fin de l'exonération menace environ 10.000 emplois dans le secteur de l'aide familiale.

Seule consolation pour les familles, la réduction fiscale accordée pour l'emploi d'une aide à domicile est maintenue. Elles pourront continuer à déduire de leurs impôts 50% des sommes versées, ou recevoir un crédit d'impôt équivalent pour les foyers non imposables.