Les inégalités se creusent en France

Les familles monoparentales pauvres sont plus nombreuses tandis que les plus aisés ont continué à s'enrichir.
Les familles monoparentales pauvres sont plus nombreuses tandis que les plus aisés ont continué à s'enrichir. © Maxppp
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avec agences , modifié à
Les Français les plus aisés se sont enrichis, creusant un fossé avec les plus modestes.

L'écart se creuse. Les Français les plus aisés ont continué à s'enrichir ces dernières années, creusant encore les inégalités avec les plus modestes, tandis que le taux de pauvreté est resté lui relativement stable.

Entre 1996 et 2008, les inégalités de niveau de vie ont peu évolué, note une étude de l'Insee parue jeudi. En comparant les niveaux de vie "maximum" des ménages les moins riches, soit 10.520 euros, à ceux "minimum" des ménages les plus riches, soit 35.550 euros, l'évolution est relativement stable en douze ans. Le niveau de vie moyen est de 22.110 euros.

Dès 2004, l'écart se creuse

Il y a toutefois un bémol. Ces moyennes "ne rendent pas compte des tendances aux extrémités" , indique Jean-Louis Lhéritier, chef du département ressources et conditions de vie des ménages. Jusqu'en 2004, les inégalités avaient tendance à se réduire car les ménages les plus pauvres voyaient leur niveau de vie se rapprocher des classes intermédiaires.

Mais après cette date, les niveaux de vie des personnes les plus modestes ont cessé d’augmenter plus rapidement que les niveaux de vie intermédiaires. A l'inverse, ceux des plus aisés ont continué leur progression. Résultat, le ratio de richesses détenues par les 20% les plus aisés et celles détenues par les 20% les plus modestes a augmenté de 4 à 4,3 entre 1996 et 2008.

Cette progression s'explique par une forte hausse des revenus, en particulier ceux du patrimoine, note l'étude, qui précise que ces revenus ont augmenté de 11% par an.

Les familles monoparentales fragilisées

Et même si le taux de pauvreté -fixé à un seuil inférieur à 950 euros mensuels-, a très légèrement diminué durant cette période, elle touche autant les chômeurs, qui étaient en 2008 comme en 1996 toujours 35% à vivre avec moins de 950 euros par mois.

De leur côté, les familles monoparentales, qui composaient 26% des personnes pauvres en 1996 sont passées à 30% en 2008. Les personnes seules sont désormais aussi bien plus fragilisées. Les couples, avec ou sans enfant, sont les seuls à avoir bénéficié de la baisse du taux de pauvreté.

Ces résultats, qui s'arrêtent en 2008, ne prennent pas en compte la crise économique qui depuis, "a sans doute dû changer un peu les rapports entre les plus riches et les plus pauvres", note sur Europe 1, Pascale Hebel, directrice du département conso au Credoc.

La moitié des Français vit avec moins de 1580 euros

L'étude révèle également qu'un Français sur deux vit avec moins de 1580 euros par mois. Et ce sont les plus jeunes qui en souffrent le plus avec le prix du logement et des charges, le reste-à-vivre étant insuffisant "pour manger et dépenser tous les jours", ajoute Pascale Hebel.