Les Français dépensent 8,82 euros par repas dehors

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G.V. avec AFP , modifié à
A TABLE - Le chiffre d’affaires de la restauration a reculé en 2014, une première depuis plus de 10 ans. Les chaines de restauration rapide sont les plus touchées.

Les Français dépensent moins d’argent pour se nourrir en dehors de chez eux : la facture moyenne était de 8,82 euros en 2014, contre 9,05 euros une année auparavant, selon les chiffres de Gira Conseil. Mais limiter son budget ne signifie pas forcément limiter son choix : les consommateurs délaissent les grandes chaines au profit des indépendants.

8,82 euros par repas, un chiffre en recul. Restaurant huppé ou non, fast-food, sandwich acheté à la boulangerie ou au supermarché : en moyenne, un Français dépensait 8,82 euros par repas pris en dehors de son domicile en 2014. Un chiffre en baisse de 0,3%, alors que le ticket moyen avait repris son augmentation depuis 2011. Les clients ont désormais tendance à sauter l'entrée, supprimer le dessert ou se contenter d’une carafe d'eau; avance Gira Conseil.

Conséquence, un chiffre d’affaires en recul. Les consommateurs ayant consacré moins d’argent pour se nourrir, le secteur de la restauration a encaissé moins de revenus. Résultat, un chiffre d’affaires en baisse de 0,3%, une première depuis plus de dix ans. La crise a pourtant déjà fait bouger les lignes, mais le chiffre d’affaires du secteur restait jusqu'ici stable : les Français ont alors délaissé les restaurants classiques pour s’alimenter dans la restauration rapide et/ou à emporter. Mais cette transhumance est désormais terminée.

Les grandes chaines souffrent plus particulièrement. L’étude menée par Gira Conseil montre en effet qu’un type de restaurant a particulièrement souffert en 2014 : les grandes chaines et la restauration rapide. "Depuis la crise, c'est la première fois que (le secteur est) en baisse. Ce qui est aussi nouveau c'est que ceux qui souffrent le plus dans la restauration commerciale sont les chaînes et non les indépendants", commente Bernard Boutboul, directeur de Gira conseil. Les plus impactés sont donc les plu sconnus : Mc Donald’s, Hippopotamus, Subway, Paul, Brioche Dorée ou encore Pizza Paï.

S'il va moins au restaurant, le consommateur veut "sortir mieux", décrypte Bernard Boutboul. "On revient au respect des fondamentaux, à savoir l'assiette et le personnel, et sur ce point, les chaînes sont plus pénalisées que les indépendants". D’autant plus qu’un autre acteur puissant fait tout pour séduire la même clientèle : la grande distribution, qui ne cesse d’agrandir ses rayons consacrés à la restauration à emporter.

Mais les petits restaurants indépendants résistent. A contrario, le nombre de points de vente indépendants a augmenté, grâce à la vitalité d'un secteur où "il y a toujours autant de créations car il n'y a pas de barrière à l'entrée", explique le directeur de Gira conseil. "Depuis quelques années, il y a des jeunes créateurs qui se lancent dans la restauration rapide sans passer par l'industrie et fabriquent tout à l'intérieur de leur point de vente. A l'inverse, des jeunes se lancent dans la gastronomie avec des établissements plus petits, des cartes très courtes, des cuisines très ouvertes", poursuit-il, citant Septime, Semilla ou Chez Edgar en bistronomie, et Big Fernand, Boulettes ou Boco en restauration rapide. Dernière preuve que les consommateurs accordent une prime aux petites structures : les boulangeries résistent également bien dans ce marché en recul.