Les exilés fiscaux se multiplient

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Martial You avec , modifié à
- Depuis l'arrivée au pouvoir de François Hollande, les candidats au départ affluent.

L'évasion fiscale est à la mode. Depuis l'arrivée à l'Elysée de François Hollande en mai, les dossiers d'exil ont été multiplié par cinq, selon les informations qu'Europe 1 a recueilli auprès d'avocats fiscalistes à Paris et en région. Une enquête qui s'impose car aucun chiffre officiel n'est publié sur ceux qui quittent la France.

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Signe de cette transhumance en cours, certains cabinets ont même dû renforcer leurs équipes pour répondre à la demande. "On ne fait plus que ça !", a confié l'un d'eux. Selon nos estimations, 5.000 français devraient avoir quitté le pays à la fin de l'année.

• Pourquoi fuient-ils les impôts ?

Boursier.com - François Hollande n'a pas renversé la vapeur lors de sa conférence de presse

La principale raison, plus que l'arrivée au pouvoir de François Hollande, est à chercher autour du discours anti-riches et anti-réussite tenu pendant la campagne du candidat socialiste. "Contrairement à l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 où il y avait eu assez peu de départs", estime un avocat, "il y a aujourd'hui les moyens techniques grâce à Internet de faire beaucoup de tâches quelque soit son lieu de résidence. Un chef d'entreprise peut vivre en Belgique ou à Londres et revenir deux jours par semaine à Paris pour rencontrer ses clients. Ça change tout".

• Qui délaisse la France ?

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Le profil des exilés fiscaux n'est pas celui qu'on imagine. Les entrepreneurs de plus de 60 ans qui ont revendu leur société et qui veulent s'offrir une retraite dorée sont devenus minoritaires. Aujourd'hui, ce sont des jeunes entre 35 et 50 ans, des familles qui partent "avant d'être riches". Tout cela, assure un avocat, "accélère la fuite des talents et des cerveaux". L'exil des cadres, souvent dans l'informatique et dans des grands groupes est même souvent organisé par leur propre entreprise, qui décide par exemple "de relocaliser la direction juridique 'Europe' à Londres ou au Luxembourg".

Ces salariés sont "jeunes, gagnent bien leur vie, dépensent beaucoup et paient beaucoup d'impôt", confirme à Europe 1 Nicolas Duboille, du cabinet d'avocats Granrut.

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• Dans quels pays s'installent-ils ?

Contrairement aux idées reçues, la Belgique et la Suisse ne sont pas les principales destinations de ces jeunes cadres, qui leur préfèrent l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie, trois pays où ils pourront faire du business.

• Que peut faire l'Etat français ?

La chasse à la fraude fiscale lancée par le gouvernement permettra-t-elle de stopper l'hémorragie ? Mercredi, il a été présenté en conseil des ministres un éventail de dispositions pour lutter contre ces fraudes, qui pourrait rapporter un milliard d'euros à Bercy en 2013.