Les chiffres du chômage de mars annoncés sous haute tension

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Image d'illustration. © Philippe HUGUEN/AFP
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avec AFP
La publication mardi soir des chiffres de Pôle emploi va se faire dans un contexte tendu entre grogne des intermittents et mobilisation contre le projet de loi Travail.

Nouvelles mobilisations de rue contre la loi travail, colère des intermittents et du patronat : c'est dans un contexte social particulièrement tendu que sont publiés mardi les chiffres de Pôle emploi à fin mars.

Une forte hausse en février. Les chiffres jouent au yoyo depuis juin. Après un recul en janvier, le chômage a ainsi atteint un nouveau record fin février, avec 3,59 millions de demandeurs d'emploi sans activité inscrits à Pôle emploi. C'était sa plus forte hausse depuis 2013 (+38.400, +1,1%). Cette dégradation a affecté toutes les classes d'âge, jeunes (+0,5%) comme seniors (+0,9%), et le chômage de longue durée a continué de gagner du terrain (+0,3%).

Manifestations le 28 avril et le 1er mai. Toujours très attendue, la publication des chiffres intervient à deux jours d'une nouvelle journée de manifestations et de grèves contre le projet de loi travail, à l'appel de sept syndicats de salariés, étudiants et lycéens (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, Fidl). Cette troisième mobilisation unitaire depuis début mars sera suivie d'un 1er Mai également focalisé sur la réforme. La précédente, le 31 mars, entre 390.00 personnes selon les autorités, et 1,2 million selon les syndicats, avaient battu le pavé pour demander le retrait du projet de loi.

Loi Travail et intermittents. La réforme de Myriam El Khomri vise à donner plus de souplesse aux entreprises notamment en matière d'aménagement du temps de travail, et à clarifier les règles du licenciement économique. Le gouvernement a mécontenté à peu près tout le monde. Les détracteurs jugent le texte, même modifié, trop favorable aux employeurs et facteur de précarité pour les salariés. Le patronat, lui, reproche au gouvernement, d'avoir cédé à sa majorité. La discussion à l'Assemblée nationale commence le 3 mai. Sur ces contestations est venue se greffer la grogne des intermittents du spectacle. La CGT-Spectacle et la Coordination des intermittents et précaires (CIP) refusent le cadrage financier proposé par le Medef - et signé par trois syndicats minoritaires dans le spectacle (CFDT, CFTC et CFE-CGC) - qui impose un effort de 185 millions d'euros d'économies d'ici à 2018, faisant redouter une baisse des droits.