Les chambres d'hôtes en ligne de mire

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Sophie Amsili et Mélanie Taravant , modifié à
Le principal syndicat hôtelier assigne en justice une cinquantaine d'entre elles, qu'il juge illégales.

La principale organisation patronale de l'hôtellerie déclare la guerre aux hôteliers improvisés. L'UMIH, qui estime à près de 150.000 le nombre de chambres d'hôte sauvages en France, a assigné une cinquantaine d'entre elles en justice.

Une activité très réglementée. La législation est en effet très stricte : pour ouvrir une chambre d'hôte, il faut proposer cinq chambres exactement et accueillir au maximum 15 personnes. Ces chambres doivent être situées sur le lieu d'habitation des propriétaires et non dans une annexe éloignée. L'activité doit, de plus, être déclarée à la mairie et enregistrée auprès du registre du commerce.

80% des chambres illégales en Dordogne. Mais dans les faits, beaucoup de propriétaires contournent la loi, ce qui fait enrager l'UMIH. "En Dordogne par exemple, seulement 20% des chambres sont déclarées", déplore ainsi Roland Heguy, président de l'organisation. "C'est inadmissible, cela veut dire 80% du parc est illégal et échappe à toutes les obligations : obligation sociale avec du travail dissimulé, obligation fiscale et elles évitent aussi les contrôles d'hygiène et de sécurité. Le jour où il y aura un souci, ce sera dramatique", craint-il.

Le gouvernement va intervenir. Alors que beaucoup de propriétaires de ces chambres d'hôte sauvages assurent pécher par ignorance, la ministre chargée du Commerce va, elle aussi, intervenir pour mieux encadrer cette activité. Sylvia Pinel doit notamment demander plus de contrôles sur le terrain. Les offices du tourisme seront également mis à contribution pour vérifier un peu plus sérieusement les origines des chambres d'hôtes qu'ils référencent.