Les armes françaises s'exportent bien

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Avec 8 milliards d’euros de commandes en 2009, la France reste le 4e exportateur mondial.

S’il y a un secteur qui ne connaît pas la crise, c’est bien celui de l’armement. En 2009, la France a enregistré 8,16 milliards d'euros de prises de commandes, un chiffre en hausse de 20% par rapport à 2008. Selon un rapport publié mercredi par le ministère de la Défense, l’Hexagone reste ainsi le quatrième exportateur mondial, derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie.

Pour l’année prochaine, "nous espérons nous caler sur un chiffre récurrent de plus de neuf milliards“, a détaillé mercredi Laurent Teisseire, porte-parole du ministère de la Défense.

L’exportation devenue une priorité

“La France a conclu de gros contrats en 2009, notamment des sous marins de type Scorpène et des hélicoptères pour le Brésil, qui est un nouveau pays d’exportation pour la France“, commente pour Europe1.fr Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).

“Mais c’est aussi la conséquence d’une volonté plus forte d’exporter et d’une plus grande implication politique, grâce notamment à la mise en place d’une cellule interministérielle“, poursuit ce spécialiste des questions de défense et d’armement.

Une clientèle de pays émergents

Si le secteur de l’armement ne faiblit malgré la crise, c’est que les principaux clients de la France sont des pays émergents dotés d’une forte croissance. “Les pays du Golfe, le Brésil et l’Inde sont les marchés d’exportation les plus importants, avec l’Asie du Sud-Est“, analyse Jean-Pierre Maulny, avant d’ajouter : “en Europe, on est plutôt dans la stagnation“.

Atouts et lacunes de la France

“On a un point fort, c’est le naval, avec notamment les sous-marins et les frégates. C’est un secteur dans lequel nos produits sont adaptés à la demande et où nous ne sommes pas en concurrence avec les Etats-Unis“, détaille-t-il.

En revanche, les secteurs aériens français souffrent particulièrement face à la concurrence américaine, tandis que l’armement terrestre (fusil, équipements) devient le monopole des pays en développement, doté d’une main d’œuvre bon marché.

Autre bémol à ces bons chiffres, les drones. “Un marché porteur, d’autant plus qu’ils seront utilisés à la fois dans le domaine de la défense mais aussi de la sécurité civile. Mais on n’a pas de produit à proposer“, regrette Jean-Pierre Maulny. Dans ce secteur, ce sont les Israéliens qui sont en pointe, avec plus d'un millier d'appareils vendus dans 42 pays en 2009.