L'énergie nucléaire est de moins en moins compétitive, selon une agence internationale

La centrale de Fessenheim illustre les capacités nucléaires françaises vieillissantes.
La centrale de Fessenheim illustre les capacités nucléaires françaises vieillissantes. © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP
L'Agence internationale de l'énergie atomique prévoit une baisse de la capacité de production électrique nucléaire dans les prochaines décennies.

L'énergie nucléaire fait face à une baisse de compétitivité qui pourrait se traduire par une chute de plus de 10% du parc mondial de réacteurs d'ici à 2030, estime l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans une étude annuelle publiée lundi.

"Réacteurs vieillissants". "La capacité de production électrique nucléaire risque de se réduire dans les prochaines décennies, des réacteurs vieillissants étant arrêtés et cette industrie faisant face à une baisse de compétitivité", note cette agence onusienne basée à Vienne. Confronté au bas prix du gaz naturel et à l'"impact des énergies renouvelables sur les prix de l'électricité", le secteur continue également de se ressentir des effets de la catastrophe de Fukushima au Japon en 2011, reconnaît l'AIEA.

Problème de "déploiement" des nouvelles technologies. Plusieurs pays, comme l'Allemagne et la Suisse, ont entrepris de se désengager de l'atome et cette catastrophe engendre "une hausse des temps de construction ainsi que des coûts en raison de normes de sécurité renforcées", relève l'agence, qui pointe par ailleurs des difficultés de "déploiement" de nouvelles technologies de type EPR. Dans ce contexte, et alors qu'"un nombre considérable de réacteurs doivent être désaffectés vers 2030 et ensuite", la capacité nucléaire du parc mondial pourrait chuter de plus de 10% d'ici cette date par rapport aux 392 gigawatts (GW) recensés fin 2017, selon l'hypothèse basse de l'agence.

Le parc nucléaire pourrait notamment décroître de près d'un tiers en Europe et en Amérique du Nord d'ici à 2030, dans ce scénario. De façon plus générale, "les nouvelles projections suggèrent que l'énergie nucléaire pourrait avoir du mal à conserver sa place actuelle dans le mix énergétique mondial", avec des capacités pouvant chuter à 2,8% en 2050 contre 5,7% aujourd'hui.