Le vaste plan d’économies d'Areva

Le groupe Areva a annoncé un vaste plan stratégique d'économies d'ici 2015, sans préciser toutefois les impacts sur l'emploi.
Le groupe Areva a annoncé un vaste plan stratégique d'économies d'ici 2015, sans préciser toutefois les impacts sur l'emploi. © MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Via son plan "Action 2016", le groupe nucléaire a annoncé lundi un gel des embauches en 2012.

Areva s'attend à subir une lourde perte cette année, proche d'1,5 milliard d'euros. C’est ce qu’a annoncé lundi le groupe nucléaire français en présentant un vaste plan d’économies.

Baptisé "Action 2016", son plan stratégique vise à réaliser un milliard d'économies annuelles d'ici 2015, ainsi que 1,2 milliard d'euros de cessions. Le groupe annonce également qu'il réduira d'un tiers ses investissements d'ici 2016, à 7,7 milliards d'euros.

Un gel des recrutements

Le groupe nucléaire n’a fait aucune précision sur l'impact que le plan aura sur ses effectifs. Mais la CGT a déploré que lors du comité de groupe la direction a annoncé le gel des embauches pour 2012. "Cela signifie que les départs naturels annuels en 2012 ne seront pas remplacés. Notre turn-over chez Areva est de 1.200 postes par an", a assuré Patrick Lescure, délégué central du premier syndicat d'Areva. 

Cette mesure sera appliquée, selon la CGT, uniquement sur l'année 2012 et non sur l'ensemble de la période du plan (2012 et 2016) comme le suggérait lundi le journal économique La Tribune dans son édition de lundi.

"Un plan de repli" pour les syndicats

Le nouveau président du directoire d'Areva, Luc Oursel, s'était engagé à ce qu'il n'y ait "aucune suppression de postes, aucun plan de départ volontaire et aucun impact sur les sites français", avait indiqué le ministre de l'Economie François Baroin.

"Pour nous, c'est plus un plan de repli qu'un plan stratégique. Il n'y a pas de réelle vision sur le long terme", a regretté Patrick Lescure qui indique "qu'il n'y a aucun engagement concret sur l'emploi en France et que dans un plan stratégique, on aurait pu s'attendre à avoir des précisions sur l'ensemble des effectifs de 2011 à 2016".

La direction du groupe a également confirmé "la suppression de plus de 1.200 emplois en Allemagne, mais n'a pas mentionné les suppressions de postes aux Etats-Unis ou en Belgique", a affirmé Patrick Lescure. Areva compte 48.000 salariés dans le monde, dont 28.000 en France.

1,5 milliard d’euros de perte en 2011

Areva a estimé qu'il s'attendait à subir une perte proche d'1,5 milliard d'euros, en raison d'une provision exceptionnelle colossale, liée surtout à la dépréciation de la valeur de ses actifs miniers. Une conséquence directe de la catastrophe de Fukushima, au Japon, ayant contraint le groupe à revoir à la baisse ses perspectives.

Le plan a été très mal accueilli par les marchés. Après sa reprise de cotation, le titre du groupe nucléaire français chutait de plus de 5%. A 17h02, la valeur perdait 5,56% à 19,20 euros, tandis que le CAC 40 lâchait 2,16%. Suspendu depuis l'ouverture, le titre avait subi une dégringolade de près de 13% avant de limiter la casse.