Le tourisme mondial, victime du nuage

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Karine Lambin
Le manque à gagner pour l’ensemble de la filière pourrait s’élever à 4 milliards d’euros.

Les pertes dans le monde. A l’échelle mondiale, le volcan islandais a fait perdre aux compagnies aériennes 1,26 milliards d’euros, selon l'Association internationale du transport aérien (IATA). Invité d'Europe 1 vendredi, Didier Arino, direct du cabinet Pro-tourisme évalue l’impact pour l’ensemble de l’économie touristique mondiale à "3 à 4 milliards d’euros". Il rappelle que le 11 septembre 2001 avait fait perdre plus de 5 milliards de dollars aux seules compagnies aériennes.

Les pertes en France. L’Eyjafjallajokull a fait perdre 200 millions d’euros aux compagnies aériennes françaises. Le chiffre devrait monter à 500 millions pour l’ensemble de la filière touristique, selon Didier Arino. Pour établir une comparaison, ce spécialiste du tourisme français rappelle que la crise en 2009 a fait perdre 1,5 milliard d’euros à la seule hôtellerie. "La situation est difficile mais touche essentiellement les compagnies aériennes et tour-opérateurs, même si elle a posé problème à l’ensemble de la filière", résume-t-il.

Les gagnants. "Les hôteliers de Normandie ont vu débouler des Britanniques" qui étaient remontés du sud de l’Europe en voiture et qui attendaient une place dans un ferry pour traverser la Manche. Les hôteliers situés près des aéroports ont également bénéficié de la situation. Les autres ont vu diminuer la clientèle d’affaire et touristique.

L’impact sur le tourisme en France. "28% concitoyens avaient décidé de partir à l’étranger" pendant les vacances de Pâques, affirme Didier Arino. "Cette crise peut être une assez bonne nouvelle pour le tourisme hexagonale, nos concitoyens risquent de vouloir rester en France", selon lui. En revanche cela risque de nuire aux tour-opérateurs et aux agences de voyage qui avaient déjà connu une année difficile en 2009.

Flambée des prix. Comme ils sont en retard dans les réservations, les professionnels du tourisme auront plutôt tendance à baisser les prix, estime Didier Arino. "Cette situation permettra sans doute consommateurs avoir de meilleurs prix."

Retour à la normale dans les aéroports. Didier Arino estime qu’il faut environ une semaine pour que la logistique se remette en route. "Globalement en milieu de semaine prochaine, la situation devrait être rétablie totalement", selon lui.