Non, le taux du livret A ne passera pas à 0,5% !

Le taux inchangé reste une bonne nouvelle pour les épargnants.
Le taux inchangé reste une bonne nouvelle pour les épargnants. © AFP
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avec Emmanuel Dutheil , modifié à
Pour Emmanuel Duteil, chef du service économie d'Europe 1, le taux du livret le plus populaire de France devrait être maintenu par le gouvernement, notamment parce que les Français y déposent de moins en moins d'argent.

Si l’on s'en tient à la formule mathématique, le taux du livret A devrait baisser à 0,50% au 1er août en raison de la faiblesse de l'inflation, ce qui serait un nouveau plus bas historique. Pour rappel, le taux du livret est aujourd’hui de 0,75%, il n'est jamais descendu sous ce seuil depuis sa création en 1818. Mais pour Emmanuel Duteil, chef du service économie d’Europe 1, le taux du livret A ne devrait pas baisser. Il s'en explique.

Une épargne de plus en plus délaissée. En effet, en pleine année électorale le gouvernement ne devrait pas revoir à la baisse la rémunération du livret A puisqu’à chaque fois les épargnants ont l'impression de perdre du pouvoir d'achat. À chaque baisse, ils ont l'impression que ce placement ne leur rapporte rien, et ils retirent donc leur argent ou en déposent moins. En conséquence, les Français n’ont jamais laissé autant d'argent dormir sur leur compte courant qu'en ce moment.

C’est l’une des raisons pour lesquelles le gouvernement devrait maintenir le taux au niveau actuel. Surtout que, depuis quelques mois, ce placement retrouve quelques couleurs, en plus de rester très populaire. Après les étudiants et les mineurs, ce sont les chômeurs et les inactifs qui ouvrent le plus de Livret A.

Logement social. Le taux inchangé reste une bonne nouvelle pour les épargnants, parce que contrairement à ce que l'on pourrait croire le livret A n'a quasiment jamais rapporté autant qu'aujourd’hui en raison de l’écart historique entre l'inflation et le taux du livret. À l’inverse, c’est une mauvaise nouvelle pour le logement social, puisque ce placement permet de financer notamment des HLM. Or, il coûte désormais plus cher à ce secteur d'utiliser cette manne que d'emprunter à la banque. Il est difficile de s'en réjouir, mais la décision politique devrait l'emporter sur le pragmatisme.