Le sombre avenir de l’industrie auto

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avec AFP , modifié à
Une étude estime que l’Europe pourrait perdre jusqu’à dix usines et 80.000 emplois d’ici 2015.

Le cabinet de conseil Roland Berger a fait ses calculs sur la filière automobile et son addition est salée. Entre cinq à dix usines automobiles pourraient fermer et jusqu'à 80.000 emplois disparaître d’ici deux à trois ans en Europe de l'Ouest, selon sa dernière étude rendue publique mercredi soir.

Un constat : les ventes chutent

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 "Depuis 2007, le marché automobile européen subit une forte baisse et tout particulièrement le segment milieu de gamme", relève Roland Berger dans cette étude réalisée en juillet. En Europe et en Turquie, les ventes de voitures particulières et de véhicules utilitaires de ce segment, le plus important en volume, ont reculé de 23% sur la période à environ 12,5 millions d'unités, selon leurs calculs.

Les segments "premium" et haut de gamme s’en sortent mieux mais leurs ventes reculent tout de même de 14%. Seuls les modèles à bas coûts ont progressé de 40% mais les marques concernées sont souvent extra-européenne : Dacia, Chery, Hyundai-Kia ou encore Chevrolet.

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Une conséquence : les usines tournent au ralenti

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 En raison de ces ventes en baisse, les usines qui fabriquent des modèles de milieu de gamme ne tournent pas à plein. La situation est particulièrement vraie en Europe de l'Ouest, alors que "la base de production européenne s'est déplacée en Europe de l'Est" depuis les années 2000, rappelle l'étude.

La production de voitures et d'utilitaires en France dans le milieu de gamme a ainsi reculé de 28% entre 2007 et 2012. Cette situation entraîne une "surcapacité industrielle sur le milieu de gamme (qui) menace jusqu'à 10 usines et 80.000 emplois" en incluant la sous-traitance la fabrication de moteurs en Europe de l'Ouest, selon l'étude.

Un pronostic : des sites vont fermer

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© MAX PPP

 Ventes en baisse, usine tournant au ralenti : la conclusion des analystes du cabinet Roland Berger est limpide. "Le retour à un taux d'utilisation des capacités normal impliquerait la fermeture d'environ 10 usines, chez les constructeurs les plus touchés", affirme-t-il, avant de préciser : "cinq à court terme et potentiellement cinq supplémentaires si la tendance de marché perdure".

"A part Volkswagen et Ford, les autres constructeurs affichent des taux de productivité dans leurs usines qui sont insoutenables et le marché ne va pas se redresser", souligne Max Blanchet, consultant senior chez Roland Berger, en parlant de GM et d'Opel, de PSA Peugeot Citroën et Renault et de Fiat.

Les fermetures ont d’ailleurs déjà commencé. Le français PSA Peugeot Citroën a annoncé le 12 juillet 2012 la fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne. A l’étranger, des usines d'Opel en Allemagne (probablement à Bochum) et de Fiat en Italie paraissent également menacées.

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