Le rapport Gallois déjà contesté

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Sophie Amsili avec agences , modifié à
François Hollande assure, de son côté, que "tout sera fait pour l'emploi".

Pas encore rendu, déjà contesté. La remise du rapport Gallois sur la compétitivité est attendue lundi en fin de matinée, mais, déjà, des voix s'élèvent sur ses conclusions dont les premiers éléments ont été dévoilés dans la presse. Louis Gallois préconiserait ainsi d'agir principalement sur le coût du travail en abaissant les cotisations des entreprises de 30 milliards d'euros.  

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FO : "pas de problème de coût du travail"

Devançant l'annonce d'une baisse des charges pour les entreprises, Jean-Claude Mailly, secrétaire général du syndicat Force ouvrière (FO), affirme dans Le Parisien-Aujourd'hui en Francequ"'il n'y a pas de problème de coût du travail" en France. FO attend, au contraire, des mesures sur "tout ce qui touche à l’innovation, à l’investissement, à la recherche, à la stratégie industrielle, au rôle des banques vis-à-vis des entreprises. Les difficultés de l’économie française et d’une partie de l’industrie viennent de là", estime Jean-Claude Mailly.

Réduire le coût du travail signifie, selon le syndicaliste, "qu'il faut rogner systématiquement sur le système de protection sociale et sur le niveau des salaires pour être compétitif." "Une erreur de diagnostic économique", juge-t-il.

CGPME : ne pas attendre fin 2013

Du côté du patronat, on presse, au contraire, le gouvernement de mettre en place les propositions de Louis Gallois rapidement. "Je ne voudrais pas qu'on attende fin 2013 pour prendre ces mesures qui sont essentielles, y compris pour le moral des entreprises, a jugé Jean-François Roubaud, patron de la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME). On a besoin d'un choc. On a besoin de faire voir qu'il y a une vraie direction, une stratégie (...) au profit de l'entreprise et de la création de richesse."

"Je sais que la situation économique est difficile, a-t-il poursuivi, mais je crois qu'il faudrait le faire rapidement et ne pas attendre une année de plus. D'autant que si on le fait sur la TVA dite sociale ou la CSG, (...) l'augmentation du coût de la vie n'est pas instantanée."

Montebourg : "nous sommes en état d'urgence économique"

"Il ne s'agit pas de s'attaquer au montant des salaires ni même [au] coût du travail", défend de son côté le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, mais de "trouver une sorte de consensus national pour faire en sorte que l'acte de produire soit encouragé dans notre pays et que l'industrie survive au lieu de s'affaisser." "Nous sommes en état d'urgence économique", a alerté le ministre, soulignant la nécessité de "prendre des décisions" et d'un "effort significatif dans la durée".

Hollande : "tout sera fait pour l'emploi"

L'exécutif s'efforce de son côté de rassurer : le rapport Gallois ne sera pas enterré. "Demain, le gouvernement tirera les conclusions du rapport Gallois et il y aura des décisions fortes qui seront prises", a ainsi assuré François Hollande. Dans le même temps, le chef de l'Etat assure que "tout sera fait pour l'emploi". "Derrière le mot de compétitivité il y a le mot de croissance et il y a surtout le mot d'emploi", a-t-il ajouté.

Dans l'opposition Valérie Pécresse appelle le gouvernement à "mettre en œuvre" le rapport Gallois, qu'elle qualifie de "rapport de la dernier chance".